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Coronavirus : l’État accusé d’être « aux  abonnés absents »

© Valentine Bluet

La séance de jeudi à l’assemblée, réunie pour adopter les mesures économiques du Pays, a été émaillée de réflexions acerbes sur l’État, 

Ça avait pourtant bien commencé. Dans son discours d’ouverture, Édouard Fritch s’est plié aux remerciements d’usage : « Je voudrais remercier chaleureusement mon partenaire le plus immédiat, le haut-commissaire Dominique Sorain, avec qui nous unissons nos forces, en cohérence et en complément, pour gérer au mieux toutes les complexités liées à l’étendue et à l’éloignement de nos îles.  Avec lui, ses équipes également qui au quotidien, avec les nôtres, partagent, analysent, agissent et décident des mesures indispensables à l’intérêt public et à la protection de notre pays. »

Mais très vite, dans les échanges entre les membres du gouvernement et les représentants, les difficultés et l’incertitude que rencontre le Pays dans ses relations avec l’État sont apparues au grand jour. Édouard Fritch évoque la durée de la crise qui débute, et à laquelle la Polynésie ne pourra pas faire face seule :

Même inquiétude chez Teva Rohfritsch face à « une crise dont nous ne mesurons pas la durée, l’ampleur et l’acuité.  (…) Nous avons choisi de mobiliser tous nos moyens, dans l’attente bien entendu de la solidarité nationale, mais nous ne pouvions pas attendre puisqu’il faut que nous prenions nos responsabilités au titre du Pays. »

Attaque plus directe de la part de la présidente du groupe Tapura, Tepuaraurii Teriitahi, qui salue la volonté du Pays de « racler les fonds de tiroir » mais tacle l’attitude du pouvoir central.

À l’issue de la séance, Tepuaraurii Teriitahi se montrait plus calme, mais rappelait que le gouvernement polynésien a écrit plusieurs fois à Paris depuis plus d’une semaine, que ce soit au Président de la République, au Premier ministre ou à la ministre des Outre-mer, sans obtenir de réponse. Elle évoquait également le courrier adressé au premier ministre par Maina Sage et Lana Tetuanui.

À la question de Geffry Salmon, « comment comptez-vous faire face au-delà des 3 mois ? », Édouard Fritch, qui avait cité la Bible et le pape dans son discours, répond : « Beaucoup prier pour ne pas que ce cas de figure se réalise », avant de répéter que l’État est pour l’instant toujours aux abonnés absents.  « En clair,  demande Geffry Salmon, il faut nous en remettre à Dieu et à l’État ? » « Non, à Dieu d’abord, l’État je ne suis pas sûr, » réplique Édouard Fritch. Ambiance.

 

 

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