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Décès d’une plongeuse japonaise à Rangiroa : un an de sursis pour le moniteur

Un guide de plongée et son club ont été reconnus coupables d’homicide involontaire et de mise en danger de la vie d’autrui après le décès d’une plongeuse japonaise dans la passe de Tiputa, à Rangiroa, en 2014. Le moniteur, condamné à un an de prison avec sursis, et la société, condamnée à 5 millions de francs d’amende, étudient la possibilité d’un appel. 

Les faits remontent à 2014, quand une plongeuse, très expérimentée mais ne présentant qu’un « niveau 1 » était décédée lors d’une plongée dérivante dans la passe de Tiputa. Le club The Six Passengers et le moniteur de plongée, qui accompagnait la Japonaise et son mari, avaient été mis en examen pour homicide involontaire et mise en danger de la vie d’autrui. Lors du procès, début mai, le parquet avait mis en avant « toute une série de manquements », plus ou moins corroborés par des analyses d’experts ou des auditions de témoins d’une palanquée voisine. Au moniteur, très habitué à cette passe dans laquelle plongent des milliers de touristes chaque année, on reprochait d’avoir choisi un site trop dangereux pour des clients dont il aurait mal évalué le niveau et l’état de fatigue. Ou encore d’avoir dépassé la limite de profondeur autorisé – 36 mètres au lieu de 29 -, selon le plongeur, seulement pour « rattraper » le mari de la victime, et bien avant le moment de l’accident. D’autres points, comme l’entretien du matériel, expressément exclus de l’ordonnance de renvoi, ou la dangerosité du parcours, avaient été longuement débattus lors de l’audience.

« La communauté des plongeurs ne pourra que s’émouvoir de cette décision »

Ce matin, le tribunal correctionnel a rendu sa décision : le guide de plongée a été condamné ce matin à un an de prison avec sursis, contre 18 mois demandé par le parquet. Le club, reconnu coupable des mêmes faits, et, au passage, de « travail dissimulé » d’un pilote de bateau « à l’essai » et donc « pas encore déclaré » au moment des faits, a écopé de 5 millions de francs d’amende. Pour Me François Quinquis, « tout n’est pas noir » dans le niveau de ces peines, surtout au vu de la gravité des qualifications retenues. Mais l’avocat du moniteur et de la société,  qui avait plaidé la relaxe, estime que la décision reste difficilement compréhensible : le lien de causalité entre les manquements reprochés et l’accident « n’a jamais été établi », insiste-t-il.

Les condamnés étudient donc en ce moment même avec leur conseil l’opportunité d’un appel. « Ce qui est à craindre dans ce genre d’affaire, c’est l’interdiction d’exercer, d’exploiter, de gérer, qui n’a pas, en l’occurrence été prononcée, explique Me Quinquis, donc il faut être prudent ». Lors du procès, dans lequel le mari japonais de la victime ne s’était pas porté partie civile, le moniteur de plongée avait estimé qu’une condamnation qui ferait « jurisprudence » représenterait un dangereux précédent pour tous les clubs de plongée qui font visiter les passes des Tuamotu. « La communauté des plongeurs de Rangiroa ne pourra que s’émouvoir de cette décision », répète ce matin l’avocat.

 

 

 

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