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Deux semaines de plus de confinement


Devant les chiffres toujours alarmants du Covid, le haut-commissaire Dominique Sorain a annoncé la reconduction du dispositif sanitaire mis en place le 20 août et de la fermeture des écoles, « au moins » jusqu’au 20 septembre. Et appelé au civisme, alors « qu’il y a encore trop de personnes qui se déplacent sans motif légitime » en journée.

Pas de surprise lors de cette nouvelle allocution commune. Le haut-commissaire Dominique Sorain avait déjà confié sa décision de prolonger le confinement à une chaîne nationale, mercredi. Il l’a confirmé ce jeudi aux côtés d’Édouard Fritch. Les derniers chiffres de l’épidémie laissaient quoiqu’il arrive peu de place au doute : 388 Polynésiens étaient hospitalisés ce matin contre 329 le 20 août quand ce confinement total avait été annoncé, après plusieurs semaines d’accroissement très progressif des restrictions sanitaires. Dans l’intervalle, le virus a emporté plus de 200 personnes, dont 17 dans la seule journée d’hier. Une situation que Dominique Sorain juge « extrêmement préoccupante et fragile » et qui justifie donc la reconduction « à l’identique » des règles appliquées depuis le 20 août. Soit le confinement total à Tahiti, Moorea et les Raromata’i, un confinement le weekend dans neuf îles des Tuamotu et deux îles des Australes, auxquelles s’ajoutent désormais Hao, et le couvre-feu partout ailleurs. Le « pass de protection des îles », déjà obligatoire pour embarquer dans un vol au départ de Tahiti, sera aussi exigé pour les trajets inter-îles, notamment aux îles Sous-le-Vent. Et le Pays et l’État réfléchissent, malgré les contraintes techniques, à la mise en place d’un « véritable pass sanitaire », limitant l’accès à certains lieux publics aux seuls détenteurs d’un carnet de vaccination, d’un test négatif ou éventuellement d’une preuve d’immunité, d’ici le mois d’octobre.

Trop tôt pour tirer des conclusions positives

La Polynésie restera donc confinée jusqu’au lundi 20 septembre. Au moins ? Le haut-commissaire, comme beaucoup, espère que cette seconde quinzaine de confinement suffise à faire reculer le variant, « qui a su profiter de chaque faille, de chaque relâchement, de chaque retardataire à la vaccination ». Le CHPF note déjà une légère baisse de la fréquence d’admissions en filière Covid. « Rien n’est sûr en la matière, il faut se garder de tout excès d’optimisme, prévient le représentant de l’État. Mais il faut espérer que la combinaisons des effets des mesures administratives et de l’augmentation des vaccinations commencent à porter leurs premiers résultats. Il est encore trop tôt pour en tirer des conclusions positives ».

Le couvre-feu serait « globalement bien respecté », pointe Dominique Sorain, beaucoup moins satisfait du respect des restrictions de sortie en journée. « J’en appelle au civisme et à la vigilance en journée, il y a encore trop de personnes qui se déplacent sans motifs légitimes », explique le haussaire, interpellé par plusieurs tavana sur la question. Les contrôles – déjà 21 000 depuis le début de la mesure, dont 900 verbalisations – vont donc être revus à la hausse, sur les attestations, mais aussi les motifs qui y sont invoqués. « Avoir une attestation ne suffit pas, il faut avoir un besoin impérieux pour se déplacer, un besoin qui ne peut être reporté », continue le responsable, rappelant que les motifs professionnels familiaux et sanitaires font partie des possibilités.

Les milliards du Covid

Édouard Fritch a pour sa part confirmé que la continuité pédagogique s’appliquerait du 6 au 10 septembre. Les élèves seront en revanche en vacances du 11 au 19, « comme prévu par la carte scolaire ». Le président du Pays a en outre listé les mesures de soutien au secteur médical. Trois milliards de francs de crédits d’urgence au total dans lesquels on trouve 963 millions de dotations supplémentaires pour le CHPF, notamment pour payer les salaires supplémentaires de la crise, 615 millions pour les traitements hospitaliers mis à la charge de la CPS, 200 millions pour la prise en charge des malades dans les centres de rééducation ou encore 700 millions de francs pour les dépenses liées aux tests.

L’épidémie et le confinement ont aussi un coût économique important. Le Pays, qui a prolongé ses dispositifs exceptionnels Covid jusqu’à la fin de l’année et « approuvé de nouveaux aménagements du Plan de sauvegarde de l’emploi » veut consacrer « près de 7 milliards de francs » à  ces mesures en 2021. Soit 1,4 milliard de plus qu’en 2020. Du côté de l’État, c’est surtout le Fonds de solidarité des entreprises qui va être réactivé pour les secteurs protégés et les entreprises directement touchées par les mesures administratives. Depuis le début de la pandémie, 23,5 milliards de francs auraient été ainsi versés en subventions aux entreprises polynésiennes.

Un milliardaire américain offre 480 concentrateurs d’oxygène au fenua 

Comme l’a expliqué le président Édouard Fritch un riche résident de Hawaii, visiteur fréquent et « passionné » par la Polynésie, a adressé un soutien matériel à la Polynésie française. Et il est conséquent : 480 concentrateurs-extracteurs d’oxygène, nécessaires pour les hôpitaux et pour les prises en charge de malades du Covid à domicile, 15000 blouses et 100 000 paires de gants. Soit une valeur totale de près de 100 millions de francs toujours, d’après le président, qui précise que les dons devraient arriver « d’ici la mi-septembre » au fenua par avion. Le donateur en question serait Marc Benioff, milliardaire de la « Tech » américaine et fondateur de la société de logiciels Salesforce. Marc Benioff avait déjà fait don de plusieurs milliers de masques en août 2020. « En cette période difficile, tout geste de soutien doit être marqué par notre reconnaissance » a précisé Édouard Fritch.

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