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Édouard Fritch sur la nouvelle armurerie : « Si j’avais été consulté, ce serait niet »


Lors de ses vœux au Cesec, ce mardi matin,
Édouard Fritch a donné sa position dans le débat sur l’ouverture d’une armurerie à Papeete, qui serait « la huitième » en Polynésie. Le dossier, pourtant, ne concerne pas le Pays, mais est « en instruction » au Haussariat.

« En tant que pays de paix et apprécié pour cela, l’ouverture d’un huitième magasin d’armes à feu, à proximité d’un grand collège et lycée de Papeete, est décalée dans le contexte actuel, a-t-il déclaré. Le Pays est opposé à l’ouverture de tout commerce d’armurerie ». Voilà la « parenthèse » remarquée – et même applaudie – que le président du Pays a ouverte à l’occasion de la présentation de ses vœux devant le Cesec. Une façon d’intervenir dans le débat qui fait rage sur les réseaux sociaux sur l’ouverture d’une nouvelle armurerie à Papeete, depuis que le projet a été présenté sur TNTV. « Si j’avais été consulté, ça serait niet », a ajouté le président après la séance.

Édouard Fritch s’adressait aussi, en creux, au Tavini Huiraatira qui s’interrogeait dans un communiqué, hier : « Comment un tel projet a-t-il pu être favorablement considéré par le gouvernement du Pays, le service des affaires économiques et le maire de Papeete ? » Réponse : « C’est un outil de compétence d’État, je crois que le statut prévoit que la commune de Papeete a été ou sera consultée mais le Pays non, note le président. Effectivement, il y a là quelque chose à regarder ».

Hier, le Haut-commissariat rappelait que des règles très strictes encadraient l’ouverture de nouvelles armureries comme la vente d’armes aux particuliers. Et qu’aucune autorisation n’avait été donnée pour le moment pour ce commerce « d’armes et de munitions de catégorie C et D ». Le dossier est « en cours d’instruction administrative ». C’est donc surtout à l’État que s’adresse la pétition lancée dimanche sur les réseaux sociaux et qui a déjà récolté 1 500 signatures. « En ces temps troublés qui arrivent, où notre économie va de plus en plus mal, ce type de commerce ne peut être accepté par la population au risque de voir la prolifération d’armes, de vols et de violence », peut-on lire.

Des conditions strictes pour ouvrir une armurerie :

Dans un communiqué, le Haussariat a rappelé que le code de sécurité intérieure imposait deux conditions préalables pour ouvrir une armurerie :

1) La personne physique ou le représentant légal de la société doit être titulaire d’un agrément délivré par l’État, d’une durée de validité de 10 ans. Cet agrément est délivré au regard des compétences professionnelles du demandeur. Ainsi, le dirigeant du commerce doit présenter soit un diplôme d’armurier, soit un certificat de qualification professionnelle délivré par la FEPAM (Fédération professionnelle des métiers de l’arme et de la munition de chasse et de tir), soit un diplôme de niveau IV, soit tout document justifiant d’une expérience d’au moins six ans dans le métier de l’armurerie. Dans ces deux derniers cas, chacun de ces établissements doit obligatoirement comprendre au moins un salarié titulaire du diplôme d’armurerie ou du certificat de qualification professionnelle. Le demandeur doit en outre déclarer sur l’honneur qu’il ne fait l’objet d’aucune interdiction d’exercer une profession commerciale. Enfin, l’agrément peut être refusé si le demandeur a été condamné à une peine d’emprisonnement mentionnée sur son casier judiciaire ou lorsque sa délivrance apparaît de nature à troubler l’ordre ou la sécurité publics.

2) La personne physique ou le représentant légal de la personne morale doit également solliciter une autorisation d’ouverture de commerce d’armes et de munitions de catégorie C et D auprès du Haut-commissariat. L’avis du maire du lieu d’implantation est sollicité et une enquête est réalisée par les forces de l’ordre pour s’assurer que la protection du local contre le vol et l’intrusion est suffisante, que les modalités de conservation des armes et munitions prévues par le code de la sécurité intérieure sont mises en œuvre et qu’aucun risque pour l’ordre ou la sécurité publics n’est identifié. L’autorisation d’ouverture peut être suspendue ou retirée par décision administrative à tout moment si l’exploitant manque à ses obligations.

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