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Egypte : le palais présidentiel encerclé

© REUTERS par Europe 1

Morsi a quitté mardi soir le palais du Caire, près duquel la police affrontait des milliers de manifestants.

>> L’info. La tension ne retombe pas au Caire. Selon l’agence Reuters, le président égyptien, Mohamed Morsi aurait quitté mardi le palais présidentiel, près duquel des heurts ont éclaté entre la police et des manifestants qui participaient à nouvelle journée de mobilisation contre le chef de l’Etat, accusé de dérive autoritaire.

• Que s’est-il passé ? Les opposants au chef de l’Etat islamiste ont coupé des barbelés installés à quelques centaines de mètres du palais pour avancer, avant que la police protégeant le bâtiment ne tire des gaz lacrymogènes. La police a ensuite battu en retraite. Selon les images de la télévision égyptienne, des manifestants ont réussi à forcer des cordons de sécurité près du palais et sont arrivés devant le bâtiment. Dans le même temps, des milliers de personnes continuaient d’affluer vers le palais dans le quartier d’Héliopolis. Huit manifestants ont été blessés dans les affrontements, selon une source proche des forces de sécurité citée par Reuters.

Quelques centaines de manifestants se sont par ailleurs réunis près du domicile du chef de l’Etat, situé dans une banlieue ouest du Caire. D’autres se sont rassemblés près de deux mosquées dans le nord de la ville avant de se diriger vers le palais présidentiel. En fin de soirée le nombre de manifestants avait diminué, de nombreuses personnes quittant les lieux ou affirmant vouloir se replier sur la place Tahrir, dans le centre ville, occupée par des militants anti-Morsi. Mais sur Tahrir un porte-parole d’une coalition de partis et mouvements d’opposition, le Front du salut national, a appelé à un sit-in autour du palais présidentiel et à des actions similaires dans le reste du pays.

Des milliers de personnes manifestent sur la place Tahrir :

• Le décret qui met le feu aux poudres. L’Egypte vit une profonde crise politique depuis le décret du 22 novembre, par lequel Mohamed Morsi, premier président islamiste du pays, a notamment mis ses décisions, et la commission chargée de rédiger la future Constitution, à l’abri de tout recours en justice. L’annonce par le président de la tenue d’un référendum sur le projet de Constitution le 15 décembre a creusé le fossé entre opposants et partisans. L’opposition estime qu’il s’engage dans la voie dictatoriale.

• La justice en colère. Le pouvoir judiciaire, à qui le président a interdit de contester ses décisions, est aussi divisé. Le Conseil supérieur de la justice, en charge des affaires administratives de la magistrature, a décidé lundi de déléguer des magistrats pour superviser le référendum malgré l’appel au boycott de plusieurs juges, ouvrant la voie à la tenue du scrutin. Les élections doivent en effet être placées sous supervision judiciaire en Egypte. Mais mardi, le Club des juges, un syndicat professionnel en faveur du boycott, a campé sur sa position.

•Qu’en dit Morsi ? Le président assure que son décret est « temporaire ». Il vise, selon lui, à accélérer les réformes démocratiques et à mettre fin à une tumultueuse période de transition.

Source : Europe 1

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