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Entreprises : une année difficile… avant une longue convalescence ?

La santé des entreprises de Polynésie a été mise à rude épreuve en 2020. Une surprise pour personne, mais l’IEOM apporte, avec une nouvelle enquête, des précisions sur l’étendue des dégâts. Pour beaucoup de chefs d’entreprises, le retour du chiffre d’affaires perdu ne se fera pas dès 2021.

« Alors que l’année 2020 touche à sa fin, plus des deux tiers des entreprises estiment qu’elles vont enregistrer un chiffre d’affaires inférieur à celui attendu pour une année normale », écrit l’Institut d’émission d’outre-mer dans sa dernière publication. Les autorités avaient estimé à 90 à 100 milliards de francs les pertes de chiffre d’affaires en 2020. Fermetures, consommation ou fréquentation en berne, trésorerie mise à mal… On retrouve cette proportion de deux tiers de victimes de la crise dans toute l’enquête de  l’IEOM menée en novembre auprès de 2 400 sociétés. Néanmoins, parmi les 784 qui ont répondu au questionnaire, l’institut a constaté du mieux par rapport aux résultats de la même enquête en mai et en juillet. « La reprise de l’activité a permis une révision à la hausse des prévisions », écrit l’IEOM.

Les entreprises sont ainsi deux fois plus nombreuses, par rapport à mai, a envisager une stabilisation, voire une progression de leur chiffre d’affaires plutôt qu’une récession. Pour les autres, la convalescence risque d’être longue. 40% des entreprises n’envisagent pas de retour à la normale avant la fin 2021, et près de 20% estiment que leur activité ne reprendra pas complètement avant 2023.

Le niveau d’endettement des sociétés a lui aussi largement augmenté cette année pour faire face à la crise, notamment dans le tourisme et l’hôtellerie. 45 % des entreprises n’envisagent pas de rembourser cet endettement supplémentaire avant au moins deux ans. La plupart des structures ont quoiqu’il arrive adopté des mesures correctives ou préventives : réduction des charges, baisse des heures travaillées pour le personnel, ou, dans de plus rares cas, diversification des marchés ou des canaux de vente.

À noter enfin que les prêts garantis par l’État ont été accordés à 1 entreprise polynésienne sur 4. Sept entreprises sur 10 du secteur de l’hôtellerie et des services touristiques ont en outre bénéficié du Diese ou du Deseti mis en place par le Pays pour leurs salariés et extras. Seul un tiers des entreprises polynésiennes jugent toutefois avoir eu accès à un financement suffisant pour faire face à la crise. « À l’inverse, 16 % d’entre elles estiment que les outils à leur disposition ne sont pas du tout adaptés », note l’IEOM.

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