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Grève dans l’enseignement : « les enfants sont mieux à l’école qu’à la maison », insiste Christelle Lehartel

La ministre de l’Éducation s’est déplacée dans plusieurs établissements scolaires de Tahiti ce matin. ©Presidence

La FSU et le Snetaa-FO, deux syndicats de l’enseignement, appellent à la grève dans les collèges et lycées ce mardi. Ils dénoncent le protocole sanitaire « insuffisant » et demandent l’organisation de cours en demi-groupes. Hors de question pour la ministre de l’Éducation : laisser la moitié des élèves à la maison chaque jour aurait des conséquences sanitaires, sociales et pédagogiques désastreuses.

Christelle Lehartel, qui recevra demain les représentants des grévistes, s’était déjà entretenue avec les syndicats de l’enseignement le 3 novembre. La plupart demandent un renforcement des mesures sanitaires dans les établissements pour limiter la propagation du virus entre les élèves et protéger les équipes éducatives. Le protocole sanitaire a donc été rediscuté, mais à la revendication du « dédoublement des classes », porté par les syndicats grévistes (FSU, Snetaa-FO, mais pas l’UNSA, majoritaire chez les enseignants) la ministre a opposé une fin de non-recevoir. « Si je le fais, j’ai 25 000 élèves qui sont à l’école et 25 000 autres qui ne sont pas à l’école, avec des parents qui vont au travail tous les jours », pointe-t-elle. Il ne s’agirait donc pas d’un simple manque de moyens – les syndicats grévistes demandent des embauches rapides et massives pour organiser ce dédoublement – mais aussi de « responsabilité sanitaire, pédagogique et sociale ».

Dédoublement ou pas, le personnel scolaire dénonce des mesures mal appliquées qui aboutissent à des contaminations dans les établissements. Les équipes pédagogiques seraient en « première ligne ». Si la ministre promet une application plus stricte des règles sanitaires, elle pointe aussi que, d’après les données qui lui auraient été transmises par le ministère de la Santé, les contaminations auraient lieu plus fréquemment à la sortie des établissements que pendant les cours. Une affirmation difficilement vérifiable dans les faits.

Pas de masque pour les moins de 11 ans

« J’ai pu le constater : à l’intérieur de l’établissement les élèves portent tous le masque, mais à l’extérieur, ils ne le portent pas correctement », explique Christelle Lehartel, qui était en visite dans les collèges de Arue, Punaauia, Tipaerui et au lycée du Diadème ce matin. Raison pour laquelle le gouvernement devrait « mettre des guides sanitaires en renfort » devant les établissements.

Le port du masque est donc toujours présenté comme un élément central de la lutte contre la propagation du virus en milieu scolaire. Si certains personnels de l’éducation affirment que les moyens de protection manquent dans les établissements, la responsable assure que « des milliers » de masques supplémentaires ont été distribués par l’Éducation nationale en Polynésie. Contrairement à la métropole, où le masque est désormais obligatoire en classe dès 6 ans, le Pays n’a pas l’intention d’obliger les élèves de maternelles et primaires à le porter. « Ce n’est pas interdit pour ceux que ça rassure, mais la cellule sanitaire n’est pas convaincue », pointe la ministre, citant les difficultés à faire respecter le port « efficace » du masque pour les plus petits.

Vigilance dans les internats

Après la fermeture précipitée du lycée du Diadème, pour cause de cluster, la semaine précédant les vacances de Toussaint, ce sont les internats qui sont au centre de toutes les attentions. Après la zone tampon mise en place pour accueillir les internes en attente de résultats de tests, un site a été aménagé pour accueillir les cas positifs. La DGEE organise aujourd’hui un protocole particulier à chaque internat.

Tout faire pour maintenir les cours : voilà donc la stratégie de la DGEE qui avait interpellé, il y a quelques semaines sur les absences « injustifiées » d’élèves. Cette semaine de rentrée ne devrait pas être particulièrement favorable sur le plan de l’absentéisme, avec une grève, un jour férié et des chiffres de l’épidémie qui pourraient effrayer les parents d’élèves. Mais Christelle Lehartel compte bien sonner la cloche dès la semaine prochaine, en insistant sur le risque de déscolarisation des absents fréquents. Au plus long terme, la ministre semble exclure une fermeture des établissements, même en cas de reconfinement. « A l’unanimité, les enfants que j’ai rencontrés me demandent de ne pas fermer les écoles, notamment les troisièmes et les terminales qui s’inquiètent pour leurs examens, qui se font principalement au contrôle continu » pointe l’ancienne enseignante.

À Paris, le ministère de l’Éducation nationale réfléchit déjà à une adaptation des examens de juin prochain, comme le bac et le brevet, pour qu’ils se tiennent sans risque sanitaire. Des travaux qui sont suivis de près à Tahiti.

 

 

 

 

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2 Commentaires

  1. simone Grand
    10 novembre 2020 à 6h51 — Répondre

    Suis d’accord avec la ministre.

  2. deodata
    10 novembre 2020 à 7h38 — Répondre

    Elle a raison.

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