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GTS tance les « transfuges contre-nature » et les « alliances secrètes et improbables »


Si Édouard Fritch a soigneusement évité le sujet des tensions qui règnent dans sa famille politique, Gaston Tong Sang, lui, est monté à la charge, ce matin à Tarahoi. Le président de l’assemblée, sans les nommer directement, a dénoncé les élus qui « souillent » le choix des électeurs et font preuve « d’immaturité » dans leur conviction. Le risque, c’est « l’instabilité », insiste le maire de Bora Bora, et « l’homme de la situation », c’est Édouard Fritch à qui il a assuré que sa majorité était toujours « vaillante ».

« Ils se sont bien répartis les rôles », ironisait ce matin Nicole Bouteau. Dans les discours de Gaston Tong Sang et d’Édouard Fritch, prononcés à la tribune de Tarahoi pour l’ouverture de la dernière session budgétaire de la mandature, ni son nom, ni celui des autres élus démissionnaires du Tapura, n’a été prononcé. Mais les présidents de l’assemblée et du gouvernement avaient tout de même préparé une réponse. Et si Édouard Fritch est surtout resté sur le terrain de l’action gouvernementale, passée et future, il est revenu au tavana de Bora Bora de mener la contre-offensive politique.

D’abord sur le partenariat de la Polynésie et de l’État, remercié pour son intervention pendant la crise sanitaire et encore une fois appelé à la solidarité sur la question des comptes sociaux. « J’ai la certitude que l’État sera à nouveau à nos côtés et au rendez-vous de l’égalité et de la fraternité, précise le président de l’assemblée. Si certains esprits chagrins réduisent de manière éhontée cet accompagnement bienveillant à de la mendicité, je considère pour ma part qu’appartenir de manière autonome à la République et épouser ses valeurs, c’est pouvoir compter sur son aide et trouver en elle l’assurance d’un soutien digne et solidaire ».

Des piques adressées à Oscar Temaru et au Tavini, et une façon peut-être d’apporter un message d’union aux autonomistes, qui, comme lui veulent « se ranger, sans sentiment d’infériorité et avec beaucoup de fierté, aux côtés de la République française, et quand la réalité nous l’impose ».

« Nomadisme politique » et électoral

Sauf que l’ancien président du Pays avait réservé quelques salves pour son camp, ou du moins pour les « compagnons de route » qui ont quitté le navire Tapura. Et c’est sur le respect du mandat confié par les électeurs que Gaston Tong Sang mène la charge. Une façon de rappeler, à Nicole Bouteau, Teva Rohfritsch, Philip Schyle ou Putai Taae, mais aussi à Nuihau Laurey, Nicole Sanquer, Félix Tokoragi ou Teura Tarahu-Atuahiva, eux aussi élus, en 2018, sous la bannière rouge et blanche, que le Tapura exigeait des élus démissionnaires qu’ils « rendent leur siège » à Tarahoi, au nom de leur engagement passé et du respect des électeurs. « Je regrette profondément que leurs suffrages se retrouvent tristement piétinés et souillés par le nomadisme politique pré-électoral, par les alliances secrètes et improbables, les transfuges contre nature, les consignes de vote déconcertantes, la fragilité ou l’immaturité des convictions », attaque le président de l’assemblée. La démocratie vaut bien mieux que tout cela ».

GTS appelle donc à la « constance », et met en garde contre la crise la plus scélérate et la plus dommageable pour le Pays, qui ne serait ni sociale, ni économique, ni sociale ou sanitaire, mais bien politique : « l’instabilité ».

Édouard Fritch, « l’homme de la situation »

Le maire de Bora Bora faisait lui-même l’objet de rumeurs de défection, quand les relations avec le gouvernement s’étaient distendues du fait de son refus de la vaccination. Raison pour laquelle, peut-être, il a voulu être clair : « l’homme de la situation », le dirigeant « à la hauteur des défis qui s’imposent à notre pays et à notre peuple », c’est bien Édouard Fritch. « Tous les chiffres le démontrent et le prouvent : aucun gouvernement n’aura autant accompli par le passé que celui que vous dirigez, en dépit des nombreuses contraintes et des innombrables épreuves qui se sont imposées à nous au cours des trois dernières années, explique-t-il en se tournant vers le président du gouvernement. Sans votre réactivité et votre courage politique, notre Pays se serait enfoncé dans une crise sombre et abyssale accentuée par une inflation mondiale qui asphyxie nos économies insulaires ».

Bref, un discours de confiance en son nom, et en celui de la majorité Tapura, réduite à 36 élus, mais qui « demeure vaillante et pleinement consciente de l’impérieuse nécessité de vous accompagner dans la reconstruction déjà bien engagée de l’économie polynésienne ». Reste à savoir si l’homme de la situation pourra, en cas de réélection, conserver la présidence du Pays. Ni Gaston Tong Sang, ni le principal intéressé ne souhaitent le confirmer, comme ils sont les seuls à pouvoir le faire, auprès du Conseil d’État.

20220915- Discours d’Ouverture de La Session Budgétaire 2022

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