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La FAPE veut la protection de 30% de la ZEE d’ici 2030

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©Capture d’écran YouTube campagne 30×30 FAPE.

La FAPE lance une grande campagne de communication « 30 x 30 Polynésie française » appelant à la protection de 30% de l’océan et des lagons de Polynésie française d’ici 2030. Leurs recommandations, basées sur des connaissances scientifiques et la consultation des Polynésiens, arrivent juste avant le One Ocean Summit qui se déroulera à Brest, du 9 au 11 février prochains.

Protéger 30% de l’océan et des lagons de Polynésie française : c’est l’ambitieux pari de la FAPE qui espère atteindre cet objectif en 2030. Ces 30% n’ont pas été choisis au hasard, la Fédération des associations de protection de l’environnement suit le mouvement global porté par l’ONU, la France, l’Union européenne et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) qui appellent à protéger 30% des océans. La FAPE s’est appuyée sur les connaissances scientifiques disponibles et les consultations menées auprès de la population polynésienne, des communes et des associations pour faire des propositions détaillées en matière de protection de la ZEE, des espèces marines, de développement d’une pêche durable et de communication et sensibilisation autour de l’air marine gérée. Réunies dans un document de plusieurs pages, la Fédération propose « un zonage de compromis » sur la base des projets de grandes Aires Marines Protégés : « Le zonage correspondant couvrirait près de 30% de la ZEE en protection sans pêche industrielle, dont 1/3 sans aucune pêche (…) et renforcer les mesures de gestion sur les 70% restants de la ZEE pour garantir le développement durable de la pêche hauturière locale (la pêche hauturière n’exploite que 40% de la ZEE à ce jour). » Reste à convaincre les premiers concernés : les pêcheurs, comme l’explique Winiki Sage, le président de la Fédération :

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©FAPE

Concrètement, les 30% représentent 30 miles nautiques autour des îles de la Société, 50 miles nautiques autour des îles Marquises, 50 miles nautiques autour des Australes et 5 miles autour des Tuamotu Gambier. Ces zones seraient réservés à la pêche artisanale côtière. S’ajouterait une zone de protection forte au large des Marquises et des Australes. Actuellement, 0,1% de la ZEE de Polynésie française bénéficie d’une protection, dont 0,03% en protection forte (CNRS 2021). Des rencontres ont lieu avec les pêcheurs et Winiki Sage reconnait que c’est difficile : « Ils pêchent 6 000 tonnes et leur argument est qu’ils peuvent pêcher beaucoup plus. » Le Pays également puisque l’objectif du gouvernement est de doubler l’effort de pêche. Est-ce compatible avec la protection de 30% de la ZEE ? La FAPE pense que oui.

Interdiction de l’exploitation

La FAPE recommande également d’interdire indéfiniment l’exploitation des ressources minières des fonds marins sur toute la ZEE. Winiki Sage estime que les technologies ne sont pas « complètement prêtes » et craint un « désastre écologique ». Concernant la protection des espèces, la Fédération recommande de renforcer la protection de la mégafaune (marine, baleines, dauphins, requins, tortues), de mettre en place le suivi satellitaire des trajectoires de migration des tortues, requins et baleines, prévu depuis 2000, ou encore de prolonger le moratoire protégeant toutes les espèces de requins qui arrive à échéance cette année. Enfin, les dernières recommandations portent sur la communication, l’information, l’éducation et la sensibilisation du grand public sur ces questions. Et justement, afin de promouvoir la protection de 30% de la ZEE polynésienne d’ici 2030, la FAPE lance sa campagne « 30 x 30 Polynésie française » sur ses réseaux sociaux, espérant inspirer le gouvernement avant le One Ocean Summit qui se déroulera à Brest, du 9 au 11 février prochains.

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