Neuf représentations de La Main de Leila seront jouées au Petit théâtre à partir de vendredi. Cette histoire d’amour passionnelle dans l’Algérie de 1988 résonne aussi avec l’histoire coloniale française.

La Main de Leila, une pièce de théâtre qui raconte une histoire d’amour cachée en Algérie en 1988, sera jouée au Petit théâtre du 9 au 25 novembre. Trois comédiens, Kamel Isker, Aïda Asgharzadeh et Azize Kabouche, seront sur scène dans cette pièce mise en scène par Régis Vallée.

Le pitch : Samir, pour vivre en Algérie en 1988, a créé une salle de cinéma de contrebande, où il reconstitue des scènes d’amour du cinéma hollywoodien censurées. Leila, fille de colonel, assiste secrètement, déguisée, à ces séances où les filles sont interdites.

Un conte romantique dans un climat politique tendu : les manifestations du 5 octobre 1988 en Algérie, qui ont donné lieu à une réponse sanglante de l’armée algérienne. « C’était le premier printemps arabe », estime l’un des trois comédiens de la pièce, Kamel Isker, lui-même d’origine algérienne, et qui a voulu « rendre hommage à tous les amoureux qui veulent s’assumer et être libres ».

Pour Guillaume Gay, de la compagnie du Caméléon qui l’a programmé à la Maison de la culture, c’est un spectacle « nourrissant sur le fond » et « exigeant artistiquement », qui permet une « résonance » avec l’histoire coloniale de la France quand s’exprime « l’arrogance et le mépris de l’État français ». « C’est une histoire assez simple, qui se passe certes dans la société algérienne, mais qui a un côté universel et qui touche tout le monde », assure le comédien Azize Kabouche.

Pour Kamel Isker, originaire d’Algérie, « les Français sont partis mais sont toujours dans le cœur des Algériens, et il faut essayer par le théâtre d’apaiser tout ça ».

Neuf représentations de La Main de Leila sont prévues au Petit théâtre à partir du vendredi 9 novembre.