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Le Campus des métiers et qualifications : un réseau complet pour la filière hôtellerie-restauration

©CP/Radio1

La Polynésie se dote d’un dispositif nouveau pour revitaliser la filière éducative hôtellerie et restauration : le Campus des métiers et des qualifications. Son objectif, valoriser cette filière professionnelle clé, en proposant des parcours personnalisés de formation – initiale de bac-3 à bac+3, et continue – en constituant un réseau d’établissements d’enseignement, d’entreprises du secteur et d’acteurs institutionnels. La Polynésie est la première collectivité du Pacifique à obtenir ce label national.

Sous l’égide du ministère de l’Éducation et du vice-rectorat, le Campus des métiers et des qualifications fait son entrée dans le paysage éducatif polynésien. Au terme de plus d’un an de préparation, l’assemblée générale constitutive du CMQ s’est tenue le 30 juin dernier. Le choix a été fait de s’organiser en association, pour être éligible à des projets nationaux et européens, et pour que les représentants des différents secteurs concernés soient réellement associés à la gouvernance. C’est ainsi que le bureau est composé de Hina Grépin, directrice du CMQ, du directeur de l’hôtel InterContinental de Tahiti et coprésident du Conseil des professionnels de l’hôtellerie, Thierry Brovelli, du propriétaire des restaurants L’Apizzeria et le White, Jo Manca, de la présidente du syndicat du tourisme authentique de Polynésie française Mélinda Bodin, et de Yann Rival, co-directeur du laboratoire de recherche sur le tourisme de l’UPF.

Des parcours personnalisés de bac-3 à bac+3

Sous-titré « Hôtellerie et restauration du Pacifique – tradition de l’accueil et du partage Polynésie », le Campus des métiers veut « valoriser les filières professionnelles en les accompagnant par la formation », en réunissant « le monde économique et le monde académique », pour mettre en adéquation les formations et les besoins du secteur, et proposer des passerelles personnalisées entre le second degré et l’enseignement supérieur, explique sa directrice, Hina Grépin, ancienne directrice du Sefi.

« L’ADN d’un campus des métiers et des qualifications, poursuit Hina Grépin, c’est la mise en réseau. Tout l’enjeu c’est de personnaliser et de sécuriser des parcours de formation. Par exemple un jeune qui aurait un certificat polynésien d’aptitude professionnelle, on lui créé un parcours pour qu’il puisse obtenir un bac pro, et pourquoi pas plus tard le faire continuer en BTS ou plus loin. »

Le CMQ ambitionne ainsi de rester au plus près des besoins du secteur. Un projet-pilote sera mis en place avec l’Australie, pour renforcer les compétences en anglais ; un autre va mettre en valeur la « signature culinaire polynésienne », avec le lancement en janvier prochain du Trophée des arts de la table et de la gastronomie Outre-mer ; un autre encore s’adresse aux jeunes du lycée hôtelier et du lycée de Bora Bora en proposant des places d’apprenti-salarié.

Montée en compétences pour les élèves, mais aussi pour les salariés et les demandeurs d’emploi

« Ça permettra de ne pas les perdre, espère aussi le restaurateur Jo Manca. Certains élèves qui arrivent dans le monde du travail se découragent, et on les perd. Alors que là, avec les mentions complémentaires qu’ils pourront faire et l’expérience qu’ils vont acquérir, ils arriveront plus armés sur le marché du travail. »

Autre exemple, le Campus des métiers a également placé des salariés en formation continue, via le Fonds paritaire de gestion, sur la mention complémentaire « sommellerie » du Lycée hôtelier : « C’est une évolution de compétences, c’est gagnant pour le salarié et gagnant pour l’employeur. Et gagnant pour le client », dit Hina Grépin. « L’avantage c’est que ce n’est pas très long, c’est 25 heures sur le semestre, précise Jo Manca, et les gens qui ont commencé au plus bas de l’échelle, à qui il manque les bases mais qui méritent de monter en grade par leur assiduité, par exemple, ceux-là verront qu’on les valorise, qu’on s’occupe d’eux, et qu’ils prennent confiance en eux. »  Enfin, le CMQ dans lequel le Sefi est aussi partie prenante peut également être une réponse aux besoins de personnes sans emploi.

Même analyse  du côté des pensions de famille : « Quand on dit que l’hôtellerie c’est la voie de garage, aujourd’hui c’est fini, dit Melinda Bodin, qui défend elle aussi la professionnalisation dans son domaine, la petite hôtellerie. Avec le CMQ, on va leur dire que tous ces petits métiers sont aussi importants que les autres, et que c’est important la formation continue. »

Thierry Brovelli est lui aussi enthousiaste, et place beaucoup d’espoir dans la réunion des enseignants et des professionnels pour remédier aux « graves lacunes » qui subsistent encore : « Pour moi c’est une vraie innovation. C’est la première fois qu’on va rassembler nos compétences dans un projet commun. »

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