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Le plan de relance en attente d’une hypothétique garantie de l’État pour un second emprunt

Où est le plan de relance ? demandait ce matin Nuihau Laurey dans une question orale au gouvernement. Il n’a pas réellement obtenu de réponse claire. Mais la question a été l’occasion pour Teva Rohfritsch de faire le point sur le coût des mesures prises pendant la crise sanitaire, et l’état des lieux des tractations financières avec l’État, qui pour l’instant n’a accordé sa garantie que sur la moitié de la somme demandée.

Annoncé comme la suite du plan de sauvegarde mis en place pour parer à l’urgence, le plan de relance est désormais très attendu par les milieux économiques. Mais la copie du gouvernement se fait attendre. Pour rappel,  le Pays demandait à l’État une subvention d’équilibre de ses comptes publics de 56 milliards de Fcfp, 37 milliards pour le Pays et 19 milliards pour la CPS. Réponse de l’État : non seulement il ne peut s’agir que d’une garantie d’emprunt auprès de l’Agence française de développement, et non d’une subvention, mais elle sera seulement à hauteur de 28 milliards, et pour le Pays uniquement ; un prêt dans lequel il faudra puiser les deniers destinés à la CPS. La députée Maina Sage, envoyée à Paris pour appuyer ces demandes de subvention, s’est vue renvoyée dans ses cordes à plusieurs reprises.

Nouvelle difficulté, le remaniement ministériel à Paris, même si les relations entre Édouard Fritch et Annick Girardin n’étaient pas bonnes. Mais le gouvernement semble résolu malgré tout à obtenir un second prêt garanti par l’État. Ce sera l’objet de la mission prévue par Édouard Fritch à Paris. Le « prêt garanti par l’État s’élevant à la moitié des besoins du Pays, je souhaite réaffirmer devant vous mon intention de me battre à Paris pour obtenir du nouveau gouvernement central qui vient d’être installé un accord pour la mise en place d’un second prêt destiné à couvrir les autres besoins urgents de notre Pays, »  a-t-il répondu par la voix du vice-président ce matin à l’asemblée.

11,9 milliards de dépenses « spécial Covid » à fin juin 2020

Le montant total des dépenses engagées s’élève à 11,9 milliards de Fcfp à fin juin 2020 et se décomposent de la manière suivante :

– 2,7 milliards de Fcfp en dépenses de santé publique pour l’acquisition de matériels et de fourniture médicales, les frais de dépistage, l’affrètement des avions d’Air Tahiti Nui, chargés de récupérer les matériels médicaux en Chine, l’hébergement des personnes confinées entrant dans le pays et le financement du « plan blanc » du CHpf permettant le rajout de 200 lits médicaux supplémentaires ;

– 3,1 milliards de Fcfp pour la sauvegarde des emplois des salariés;

– 4,7 milliards pour l’accompagnement des entreprises ;

– 1,4 milliard pour les dispositions sociales.

En outre, a rappelé le vice-président, le « plan de sauvegarde économique a permis de préserver les emplois et la trésorerie des entreprises en mettant en place les reports d’échéances des impôts et de la TVA, des dispositifs d’accompagnement de soutien à l’emploi, le soutien financier apporté aux entreprises via les dispositifs de la Sofidep. »

Un collectif budgétaire « dans les prochains jours »

« En attendant (le résultat de la mission à Paris, ndlr), a déclaré Teva Rohfritsch, le prêt en cours de négociation va permettre au gouvernement de proposer dans les prochains jours à votre assemblée, un collectif budgétaire destiné à rétablir prioritairement les budgets obligatoires de la collectivité, au regard de la réglementation financière. Il sera ainsi proposé de rétablir les crédits du fonds intercommunal de péréquation (FIP), les crédits de rémunération des personnels de l’administration, ainsi qu’une partie des budgets d’intervention du Pays. »

« S’agissant de nos capacités d’investissement, nous négocions actuellement avec les organismes bancaires traditionnels, les crédits d’emprunts prévus au budget primitif 2020, de manière à permettre au gouvernement de financier une partie de son plan de relance qui vous sera présenté tout prochainement. »

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