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L’interdiction de l’alcool remise en question par l’association Utuafare Mataeinaa

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Dans un communiqué, l’association Utuafare Mataeinaa, qui lutte contre toutes formes de violence au sein de la cellule familiale, met en doute l’efficacité de l’interdiction de la vente d’alcool pour lutter contre les violences familiales en cette période de confinement. Par la voix de sa présidente, Alexandra Vanaa-David l’association demande la réglementation de la vente plutôt que son interdiction.

Alors que plusieurs spécialistes en métropole s’étaient légitimement inquiétés des conséquences du confinement sur la consommation d’alcool mais aussi sur les violences conjugales qui y sont souvent liées, le gouvernement de Polynésie avait pris le taureau par les cornes en interdisant tout bonnement la vente d’alcool à dater du 23 mars.

Pour éviter ce type de faits et aussi parce que la consommation d’alcool posait énormément de problèmes pendant les weekends de confinement. Une décision qui semble sage au regard des violences engendrées par l’alcool, qu’elles soient familiales ou routières.

Pourtant le bien-fondé de cet arrêté est mis en doute, par l’association Utuafare Mataeinaa, qui lutte contre toutes formes de violence au sein de la cellule familiale, et dont on aurait pensé qu’elle aurait applaudi des deux mains à cette initiative. Pour la présidente de Utuafare Mataeinaa, Alexandra Vanaa-David, l’interdiction de vendre de l’alcool pour éviter les violences intra-familiales est une fausse bonne idée et ne peut qu’attiser des tensions et la tentation chez certains de fabriquer de l’alcool frelaté.

Quand on lui fait remarquer que plus de la moitié des affaires de violences conjugales jugées au tribunal sont dues à l’alcool, elle estime que c’est une fausse excuse.

Pour elle, c’est l’après-confinement qui est le plus à craindre car les gens qui auront été sevrés d’alcool pendant plusieurs semaines vont se ruer dessus, et là, la situation risque d’être explosive.

Pour la présidente, il faut remettre en question l’interdiction de la vente d’alcool ou éventuellement en réglementer la vente, ne serait-ce que pour la survie de certaines entreprises.

 

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1 Commentaire

  1. 15 avril 2020 à 6h07 — Répondre

    Madame Vanaa-David est dans le vrai, cette interdiction est en train de faire plus de mal que de bien, une décision qui se voulait, au départ, être une bonne idée mais qui au fil des jours démontre que la violence intra-familiale a tendance à augmenter. Il faut revoir cette interdiction totale et l’aménager avec des restrictions sur la quantité délivrée aux consommateurs, finis les caisses de bières du vendredi soir, autoriser seulement de faibles quantités ainsi que pour le vin, interdire totalement les alcools forts, mais laisser une porte ouverte entrouverte que 2 ou 3 jours par semaine. Le Polynésien n’est-il pas capable d’être adulte ? Pourquoi cette interdiction seulement chez nous ? L’as-t-on interdit en métropole ? Les punitions collectives manquent de discernement.

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