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Obligation vaccinale : Édouard Fritch reporte de deux mois l’application de l’amende

©CP/Radio1

Le président du Pays a annoncé ce matin que l’amende qui menace les personnes non vaccinées en contact avec le public ne serait pas appliquée au 23 octobre comme prévu, mais au 23 décembre. Entre la « méconnaissance » de la loi montrée par une partie de la population, la difficulté pour les entreprises et les administrations de déterminer qui doit s’y soumettre, et l’attente de la décision définitive du Conseil d’État, Édouard Fritch temporise.

Alors qu’il a rendu la nuit dernière une première décision sur l’obligation vaccinale en Polynésie, sans la remettre en cause, le Conseil d’État doit encore se prononcer sur le fond, suite à plusieurs requêtes en annulation de la loi. Et vu les délais impartis, il n’est pas certain que cette décision intervienne avant la date du 23 octobre initialement choisie pour l’entrée en vigueur de la loi.

Même si Édouard Fritch s’est félicité que 72% des Polynésiens de plus de 18 ans aient déjà reçu au moins une dose de vaccin, et que la propagation du virus se soit considérablement ralentie depuis le mois dernier, laissant entendre qu’« un allègement supplémentaire » des restrictions en cours serait « envisageable », il a tenu à rappeler qu’une nouvelle vague de contaminations n’est pas à exclure : «Nous commettrions une grave erreur en pensant que le danger est derrière nous. (…). Ce n’est pas le moment de baisser la garde », a-t-il déclaré, répétant que le Pays ne serait pas en capacité de faire face à un nouveau pic épidémique. « tant du point de vue humain, économique, que du point de vue financier ».

L’un des écueils dans la mise en œuvre de la loi est la « complexité pour les entreprises et les administrations de déterminer quels employés sont concernés par l’obligation vaccinale ». Le président, après consultation notamment des collectifs et de l’Église protestante ma’ohi, s’est aussi ému des fausses interprétations qui circulent dans le grand public, comme l’idée que la vaccination serait obligatoire pour les enfants : « C’est faux. Notre loi est incomprise, elle est méconnue. » C’est donc avec un optimisme mesuré face à une situation sanitaire et juridique encore fragile qu’Édouard Fritch fait une concession.

Pas question de retirer la loi, donc, mais c’est l’application de la sanction financière, une amende de 175 000 Fcfp, qui est reportée de deux mois. Cette disposition de la loi entrera donc en vigueur au 23 décembre, sachant que les récalcitrants auront jusqu’au 23 janvier pour se mettre en conformité avec le texte.

Deux mois de plus qui doivent être mis à profit pour améliorer la pédagogie, pour « multiplier les concertations avec les organismes syndicaux et patronaux » et pour que les employeurs publics et privés fassent enfin leurs comptes.

Sur ce point, c’est la première fois depuis l’élaboration du texte en juillet dernier que le gouvernement donne publiquement des chiffres. L’obligation vaccinale pour les personnes en contact avec le public concernerait « 20 à 25 000 salariés ».

 

 

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