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Pierre Motahi, du graff aux galeries d’art

Pierre Motahi, également connu sous le pseudo de Tropik’Art, va exposer une vingtaine d’œuvres à la galerie d’art Domus Es du centre Tamanu à Punaauia. Le vernissage a lieu ce jeudi. Une grande première pour cet artiste qui promet « des surprises » et des toiles qui reflètent sa personnalité et son attrait pour les problématiques sociales, familiales ou encore politiques. Rencontre…

Tropik’Art se dévoile. À 28 ans, Pierre Motahi s’expose pour la première fois en binôme dans une galerie d’art. Invité par Antoine Loyen, un jeune artiste qui se lance dans la peinture, il se dit excité, stressé, mais aussi frustré par ce challenge qui l’a poussé hors de ses retranchements. Cette exposition, soigneusement préparée, fait partie de la longue liste des tâches qu’il s’est fixée cette année. Car à cette vie d’artiste qu’il s’est lui-même dessinée depuis l’âge de 14 ans, s’ajoute le métier d’architecte d’intérieur et celui de gérant d’un espace de coworking. Titulaire d’un BTS design d’espace décroché à Toulouse en 2014, il est à son compte depuis 2019 après deux ans passés en agence. Spécialiste des dessins sur la thématique « tropicale », il lie donc sa passion avec son métier qui a un véritable avenir au fenua selon lui, puisque « de plus en plus, les gens dans leur foyer ont besoin de redonner vie à leur intérieur ».

Une aventure ambitieuse qu’il vit intensément et qui lui demande une organisation qu’il ne maîtrise pas toujours. Vif et débordant d’imagination, Pierre Motahi fonctionne depuis toujours « au feeling » mais tente, depuis le mois d’août, de mieux planifier ses interventions. « Ça bouge beaucoup… J’avoue que c’est la galère mais j’aime bien aussi », explique celui qui travaille totalement seul pour le moment mais s’apprête à déléguer certaines tâches.

Objectif de ce remaniement au travail : continuer d’évoluer en termes de techniques. Car même si ce dessinateur, graffeur depuis l’adolescence, s’est déjà beaucoup diversifié ces dernières années, il veut « continuer à apprendre ». Il s’est essayé à la sculpture, à la peinture au pinceau et découvre aussi, depuis peu, « l’aérographe, une technique similaire à la bombe, mais qui travaille davantage les détails ». Et s’il souhaite être aussi touche-à-tout et tant « exceller » , c’est parce qu’à terme, il rêve de s’exporter et de « montrer au monde entier » ce qu’il sait faire. En attendant de pouvoir conquérir les galeries internationales, c’est lui qui a été retenu cette année pour décorer les rues de la ville d’Arue. Mais pour l’heure, vous pouvez découvrir ses œuvres inédites du jeudi 14 septembre au 8 octobre à la galerie Domus Es située au centre commercial Tamanu à Punaauia.

Trois questions à Pierre Motahi

Quel est ton point fort ?
Je pense que c’est ma créativité, le fait que je contribue à donner de la nouveauté dans ce que je sais faire. J’ai pu sculpter par exemple le trophée du Hura Tapaiuru en 2019. C’était quelque chose de nouveau et moi-même j’ai été étonné de pouvoir présenter ça.

Tu dessines depuis l’âge de 14 ans, comment tu as vu ton art évoluer depuis toutes ces années ?
J’ai commencé le graff en 4e et quand je revois mes anciens graffitis, je suis reconnaissant. Aujourd’hui, je suis reconnaissant envers l’environnement, la nature et les gens qui m’entourent, car c’est grâce à eux que j’arrive à promouvoir ce que je sais faire.

Comment tu te situes par rapport à la communauté locale d’artistes et de graffeurs ?
Je fais partie de la deuxième génération. La première, c’est ceux qui tenaient les boutique de graffitis comme Old School, Mata Store… Nous, on était les apprentis, on venait chercher des bombes et on allait graffer. C’est grâce à l’art que j’ai pu créer des liens avec les artiste graffeurs comme Rival, Heiarii Metua ou bien Ravage. On va dire qu’on se complète tous et qu’on a chacun notre style.

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