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Premier bilan de la Délégation à la prévention de la délinquance de la jeunesse

©CP/Radio1

Sept mois après sa création, que devient la Délégation pour la prévention de la délinquance de la jeunesse, dirigée par Teiva Manutahi ? Des partenariats ont été noués et quelques actions mises en place, avec une montée en puissance espérée pour l’année 2021.

« On est plus dans une phase d’observation et de promotion des missions de la DPDJ », admet Teiva Manutahi qui s’est rendu au cours des derniers mois dans les différents archipels. « On a rencontré les tavana hau qui sont les correspondants de la DPDJ et les tavana, pour qu’ils puissent savoir, s’il y a des cas d’incivilités ou autres, quelle est la procédure pour nous saisir et comment on peut intervenir, en partenariat avec la commune, la gendarmerie, le réseau associatif. »

Le constat tiré est celui d’une jeunesse de plus en plus « dans le passage à l’acte » en raison de la « perte de figures d’autorité » – églises, service militaire obligatoire, et surtout parents eux-mêmes : « on a de plus en plus de familles monoparentales et de parents divorcés, ça a des conséquences aussi. »

Les incivilités, porte d’entrée de la délinquance

« On est vraiment un service qui est dans la prévention au sens le plus large possible, envers des jeunes qui ont posé des actes. » Il admet que les actes de délinquance au sens judiciaire sont l’affaire de l’État, et parle plutôt d’incivilités : « la vulgarité, la violence aux abords des établissements scolaires, le racket, etc. Alors, quand ils sont suivis par des mesures sur des infractions pénales, il n’y a pas de souci, la justice s’en occupe et la PJJ aussi, mais il y a des jeunes qui échappent à tout ça. Et là c’est nous qui nous nous en occupons, par exemple avec un stage de formation citoyenne ou un ‘camp chantier ado’ pour peindre et réaffecter un bâtiment désaffecté, par exemple. »

Un partenariat avec la DGEE

L’un des nouveaux types d’action de la DPDJ va se mettre en place prochainement, dans un partenariat avec la DGEE qui a été confirmé le 20 janvier dernier. Les jeunes exclus temporairement de leur établissement pourront, avec l’accord des familles, se retrouver en stage d’immersion pour participer à la vie de la collectivité.

La DPDJ a été saisie à 37 reprises, dit Teiva Manutahi. En cas de consommation de stupéfiants, la délégation fait systématiquement une information à la justice. Mais la DPDJ est bien accueillie par les familles, affirme-t-il. « Je remercie les familles, nous n’avons eu aucun refus, les portails s’ouvrent, on est bien reçus. »

Des groupes de parole pour lutter contre l’ice

La DPDJ a déjà organisé, « surtout à la demande des familles en détresse », des groupes de parole sur la problématique de l’ice, qui doivent être reconduits dans le cadre du plan de lutte contre l’ice que l’État et le Pays doivent annoncer prochainement, dit Teiva Manutahi.

Aide aux étudiants

C’est la DPDJ, en partenariat avec la DSFE, qui s’est chargée de 107 étudiants de l’UPF en précarité mais non boursiers, « et qui étaient covidés pour la plupart », dit aussi Albert Hughes. Ils ont bénéficié d’une aide alimentaire et de produits d’hygiène pour un montant total de plus de 4 millions de Fcfp.

Des ambassadeurs de la prévention

Henry Burns, qui a eu une enfance compliquée, sera le premier ambassadeur pour la prévention de la délinquance. La DPDJ a financé le court-métrage de 13 minutes sur le champion de MMA, qui sera présenté la semaine prochaine au FIFO. Il relaiera, en personne et sur ses comptes de réseaux sociaux, les messages de la Délégation, qui va aussi solliciter d’autres sportifs. « On cherche des personnes exemplaires », qui puissent « toucher le plus grand nombre » et aussi aider à mettre en place des activités sportives ou culturelles.

Des effectifs à compléter

La DPDJ reste toutefois en effectif réduit : 4 agents, 2 stagiaires en dernière année de formation d’éducateurs spécialisés, 1 CVD en licence de droit, et 2 CAE. Les postes demandés à la fin de l’année ne se sont pas matérialisés pour cause de restrictions budgétaires liées à la crise sanitaire, mais Teiva Manutahi a l’intention d’en demander cinq lors du prochain collectif budgétaire.

 

 

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