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Remises en liberté dans l’affaire Boiron : décision lundi

©Pascal Bastianaggi

Sabine Boiron, Thierry Barbion et Marc Ramel demandaient ce jeudi leurs remises en liberté, en attendant leurs procès en appel qui se tiendra les 28 et 29 janvier. Le tribunal rendra sa décision lundi prochain.

Depuis le 29 août, Sabine Boiron et Thierry Barbion sont incarcérés à Nuutania. Marc Ramel quant à lui l’est depuis le 3 septembre. Ce jeudi le tribunal a examiné leur demande de remise en liberté en attendant le procès en appel qui se tiendra les 28 et 29 janvier prochains.

Il y avait une curieuse ambiance dans la salle d’audience où quelques personnes de la jet-set locale faisaient paravent devant le banc des accusés, empêchant les journalistes de prendre en photos ou de filmer les prévenus.

Pour revenir au procès, sur le fond, rien de bien nouveau. Les avocats ont repris les mêmes plaidoiries, à quelques effets près, que lors du procès en correctionnelle.

« Mes confrères et moi avons eu l’impression de parler à un mur en béton »

Ainsi, concernant Sabine Boiron, suite au réquisitoire du procureur de la République qui s’est opposé à sa remise en liberté, arguant qu’il y a «un risque réel qu’elle  fasse pression sur les victimes (les mineures qu’elle prostituait, ndlr) », son avocat Me Des Arcis a mis en avant la dépendance de sa cliente à l’ice, cause de tous ses maux.

Pour lui, faisant référence aux juges qui ont statué lors du procès en correctionnelle « Mes confrères et moi avons eu l’impression de parler à un mur en béton (…) ma cliente en était à plus d’un gramme d’ice par jour, elle ne savait plus ce qu’elle faisait. (…) Depuis cette affaire, elle s’est réfugiée dans la prière, a suivi des cours de bien-être et passé des diplômes ».

« Vous devez vous posez la question de savoir si vos motifs sont valables pour la laisser en prison jusqu’au procès en appel. Je vous demande de la remettre en liberté et de revoir la position adoptée par le tribunal, » a déclaré Me Des Arcis.

Un vœu pieux auquel l’avocat lui-même a du mal à croire.

« C’est un poumon de l’économie polynésienne »

Après avoir entendu le réquisitoire du procureur s’opposant à la remise en liberté de Thierry Barbion, estimant que lui aussi pourrait faire pression sur les témoins et les victimes, et qu’il avait les moyens d’échapper à la justice, son avocat Me Quinquis a haussé le ton.

 « Il y a sept ans que cette procédure est ouverte. J’aimerais que l’on m’explique pourquoi en 2019, ce qui ne justifiait pas une détention provisoire en 2012, se justifie aujourd’hui. » Et de renchérir : « Sa puissance financière est ici, c’est un poumon de l’économie polynésienne. (…) on dit qu’il serait susceptible de faire des pressions sur des témoins ! Est ce que depuis 2012 il a exercé des pressions ? C’est un fantasme judiciaire. Je vous demande la remise en liberté de mon client. »

Une remise en liberté à laquelle il croit dur comme fer, sauf si le tribunal se laisse influencer par l’opinion publique.

« Le jugement était déjà dans la tête du tribunal. »

Concernant Marc Ramel, le procureur de la République s’est aussi opposé à sa remise en liberté, arguant des pressions qu’il pourrait exercer sur sa victime et estimant que celui-ci avait les moyens de quitter Tahiti « car vous avez des affaires en Thaïlande, ce qui correspond à vos goûts pour la jeunesse. ».

Phrase qui a fit bondir son avocat, Me Bourion, « La Thaïlande, c’est obligatoirement pour se faire des mineures ? Je l’attendais celle-là, et vous avez osé la faire. Il va là-bas pour des affaires d’importation de LED , en plus en compagnie de sa femme et de sa belle-mère. »

Ne comprenant pas pourquoi on s’acharne sur son client seulement pour « deux joints de cannabis et une relation amoureuse (avec une mineure ndlr) » l’avocat s’interroge sur « cet emprisonnement inutile. Il suffit de garder son passeport. Il est marié, il a une maison et une activité à Tahiti. On n’est pas en face du fugitif. » Pour lui, les arguments du procureur ne tiennent pas.

Le tribunal rendra sa décision le lundi 23 septembre

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