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Sièges inoccupés, désinfections et priorités… Comment le réseau de bus tente de s’adapter

Dans les bus des lignes régulières comme dans les bus scolaires, un siège sur deux va être « balisé » afin de permettre aux passagers de respecter les mesures de distanciation sociale.

Reprise du travail, rentrée scolaire… Beaucoup de Tahitiens, jeunes ou moins jeunes, dépendent du réseau de transport en commun Tere Tahiti en cette fin de confinement. Les bus réguliers comme les bus dédiés au transport scolaire seront bien sur les routes ce 18 mai, mais avec des capacités restreintes de 50% et une organisation adaptée aux gestes barrières. Le ministère de l’Équipement et des transports terrestres appelle au « civisme » des usagers.

Bus à moitié pleins ou à moitié vides, c’est une question de point de vue. Mais le fait est que les transports publics, en pleine « montée en puissance » depuis le 4 mai, sont contraints de s’adapter aux règles de distanciation sociale. Une vingtaine de personnes maximum dans des bus qui peuvent habituellement en contenir une quarantaine, voire deux fois plus lorsque la station debout est autorisée. Gestes barrières obligent, tous les passagers seront désormais assis, et un siège sur deux devrait être « balisé » pour signifier son indisponibilité. Pour Timi Wong Yut, directeur de cabinet du ministre René Temeharo, « tout à été fait », avec les dirigeants du réseau Tere Tahiti pour permettre aux usagers de circuler en toute sécurité

En plus de l’espacement des places assises, les véhicules vont être décontaminés quotidiennement. Tere Tahiti et le Pays encouragent en outre « très fortement au port de masque », sans toutefois le rendre obligatoire. Les chauffeurs, eux, ont été équipés depuis le début de la crise, et le réseau appelle ses usagers à se doter de cartes ou de tickets prépayés pour « limiter le contact avec la monnaie ».

Priorité aux travailleurs et aux élèves et étudiants

Au cœur du confinement, la fréquence des transports en commun avait été largement diminuée, faute d’usagers. Depuis une dizaine de jours, le réseau Tere Tahiti s’efforce donc d’accompagner la reprise. « On va tendre vers le 100% dans quelques jours, reprend Timi Wong Yut qui rappelle que le nombre de bus en opération n’a fait qu’augmenter ces derniers mois et que des nouveaux véhicules ont même été livrés pendant le confinement. On essaie de mettre tous les moyens qu’il faut parce que les transports en commun sont nécessaires à l’activité économique ». Plus de 10% des Tahitiens dépendraient des transports publics dans leur trajets quotidiens.

Reste que ce lundi 18 mai va marquer un nouveau cap : en plus des travailleurs et autres « adultes » fréquentant les bus, on y retrouvera aussi une partie des collégiens et lycéens en route pour leur établissement. Avec les limites de capacité dans chaque véhicule, et la congestion habituelle du réseau, fort est à parier que tout le monde ne pourra embarquer à tous les arrêts. Raison pour laquelle les autorités appellent à donner la priorité aux travailleurs, élèves, étudiants et personnes se rendant à une consultation médicale pendant les heures de pointe. « C’est une question de partage des capacités de transport, de civisme », explique le responsable. Ceux qui le peuvent (trajets personnels, courses…) doivent éviter les trajets entre 5 et 8 heures le matin et 15 et 18 heures le soir.

A noter que les chauffeurs ne s’arrêteront plus pour prendre des passagers une fois leur capacité maximale (une place sur deux remplie) est atteint. Ils pourront en revanche, une fois arrivés au bout de la ligne, faire demi-tour pour aller chercher les passagers aux arrêts non desservi à l’aller.

« Pas d’inquiétude » pour les bus scolaires

Les plus jeunes enfants – en primaire, particulièrement – n’encombreront pas, quant à eux, le réseau régulier. Plus de la moitié du parc de bus de Tere Tahiti – entre 160 et 180 bus à l’heure actuelle sur les 240 qui devraient équiper le réseau d’ici la fin de l’année – est consacrée exclusivement au transport scolaire. Les règles de prise en charge sont les mêmes – 50% de la capacité habituelle, pas d’enfants côte à côte – et s’ajoutent aux mesures prises dans le cadre des protocoles sanitaires de la DGEE. Comme le pointe le directeur de cabinet de René Temeharo, ces bus scolaires pourront compter sur les accompagnateurs qui aideront les enfants à se placer.

Comme pour les lignes régulières, des manques de places sont tout de même à craindre sur certains trajets. Et même si les autorités « on fait en sorte d’étaler la prise en charge des enfants », la logistique est rendue difficile par une grande inconnue : le nombre d’élèves qui iront à l’école ce 18 mai, pour cette rentrée en alternance et non-obligatoire. Seule certitude, qui doit rassurer les parents : si des enfants ne peuvent pas être pris au premier voyage « le bus fera l’aller-retour » et reviendra les chercher.

Des restrictions pour combien de temps ?

Difficile à dire combien de temps cette organisation, très contraignante, va être appliquée. Tout dépendra, bien sûr, de l’évolution du niveau d’alerte, modulé par l’État et les autorités du Pays. Timi Wong Yut rappelle que ces mesures sont aussi là pour anticiper la réouverture des frontières, qui marquera probablement un nouveau moment d’inquiétude d’un point de vue épidémique.

La crise du coronavirus ne devrait en tout cas pas stopper l’effort mené sur le réseau de transport public de Tahiti dans lequel le Pays s’est engagé à injecter 16 milliards de francs sur 15 ans. Une soixantaine de nouveaux bus doivent encore arriver dans les prochains mois pour compléter ou remplacer la flotte actuelle. Comme le précise le ministère de l’Équipement, la refonte de la relation contractuelle entre le Pays et le transporteur, la modernisation des lignes, et les meilleurs contrôles des horaires a déjà donné « des résultats très encourageants », les mois précédent le confinement, « en matière de satisfaction des usagers ». Et de fréquentation.

Timi Wong Yut est le directeur de cabinet du ministre de l’Équipement en charge des transports terrestres, René Temeharo.

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