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Syrie: 3 civils tués dans les combats à Alep après une trêve sans résultats

Alep (Syrie) (AFP) – Trois civils ont étés tués dimanche dans les affrontements à Alep entre les forces du régime syrien et les rebelles, au lendemain de l’expiration d’une trêve « humanitaire » décrétée par la Russie qui n’a pas permis d’évacuer de blessés des quartiers assiégés.

De nouvelles frappes aériennes et des tirs d’artillerie ont visé plusieurs quartiers rebelles, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), après trois jours d’une « pause humanitaire » entrée en vigueur jeudi et terminée samedi soir. Les violences ont d’ailleurs repris peu après l’expiration de la trêve.

Dimanche soir, au moins trois civils, dont une femme et un enfant, ont été tués dans des tirs de roquettes visant le quartier rebelle de Marjé, selon l’OSDH.

« Les frappes ont fait plusieurs blessés, et le bilan des morts pourrait augmenter, certains blessés se trouvant dans un état critique », selon l’OSDH.

Dans la matinée, des tirs d’obus ont également visé des quartiers tenus par le régime, selon la même source.

« Le régime et les rebelles ont chacun renforcé leurs effectifs militaires, ce qui nous fait craindre une vaste opération militaire », avait mis en garde, avant la fin du cessez-le-feu, le directeur de cette ONG, Rami Abdel Rahmane.

L’ancienne capitale économique est divisée depuis 2012 entre des quartiers ouest tenus par le régime et des zones est contrôlées par ses opposants.

Le régime du président Bachar al-Assad et son allié russe ont lancé le 22 septembre une offensive pour reprendre ces secteurs rebelles, s’attirant des accusations de « crimes de guerre » face à l’intensité des frappes qui ont fait environ 500 morts et 2.000 blessés selon l’ONU.

La trêve « humanitaire » devait permettre aux habitants et aux rebelles qui le souhaitaient de quitter les quartiers est où vivent quelque 250.000 personnes.

Mais malgré la situation catastrophique, les huit corridors mis en place par l’armée russe durant la trêve sont restés déserts. Au final, seul huit combattants blessés et sept civils auront quitté le secteur rebelle.

– ‘Arrêter ce massacre’ –

Les autorités russes et les médias étatiques syriens n’ont d’ailleurs pas manqué d’accuser les rebelles d’avoir empêché toute sortie.

L’ONU comptait profiter de la trêve pour évacuer les premiers blessés vendredi mais avait annulé ses opérations, faute de conditions de sécurité suffisantes. Quelque 200 personnes blessées et malades doivent quitter de toute urgence les quartiers rebelles d’Alep.

Les forces du régime ont conquis dimanche de nouveaux territoires dans la périphérie sud d’Alep qui leur permettent de viser des quartiers rebelles, selon l’OSDH.

Au moins 20 combattants ont été tués dans ces combats, principalement du front Fateh al-Cham, ex-Front al-Nosra, ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda, selon l’OSDH.

Arrivé dimanche à Gaziantep, dans le sud de la Turquie, où il devait visiter un camp de réfugiés, le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a regretté la reprise des combats: « Si on veut que les Syriens réfugiés puissent un jour revenir dans leur pays, alors il faut tout faire pour arrêter ce massacre et reprendre le processus de négociations (…) Et on ne peut pas arriver à une négociation sous les bombes. »

Ailleurs en Syrie, au moins deux personnes ont été blessées dimanche dans l’explosion d’une bombe fixée à une moto, à Hassaké (nord-est), selon l’OSDH.

L’explosion est survenue dans un quartier contrôlé par les forces kurdes, régulièrement visé par de telles attaques, généralement revendiquées par les jihadistes du groupe Etat Islamique (EI).

En visite en Irak, le secrétaire à la Défense américain Ashton Carter, a plaidé pour le lancement d’une opération d’isolement de l’EI dans son bastion syrien de Raqa, simultanément à la bataille en cours pour reprendre aux jihadistes la grande ville de Mossoul dans le nord de l’Irak.

Dimanche, la Maison Blanche a par ailleurs condamné « dans les termes les plus forts » le recours aux armes chimiques en Syrie, dénonçant le « mépris » du régime syrien pour les règles internationales sur leur interdiction.

Vendredi, un rapport confidentiel remis au Conseil de sécurité de l’ONU a conclu que l’armée syrienne avait mené une nouvelle attaque à l’arme chimique, sans doute au chlore, à Qmenas, dans la province d’Idleb (nord-ouest) contrôlée par les rebelles, le 16 mars 2015.

Sur les neuf attaques chimiques présumées étudiées par les experts, trois ont été attribuées au régime syrien et une à l’EI.

De la fumée s'élève au-dessus de bâtiments d'un quartier rebelle d'Alep, le 20 octobre 2016 en Syrie. © AFP

© AFP GEORGE OURFALIAN
De la fumée s’élève au-dessus de bâtiments d’un quartier rebelle d’Alep, le 20 octobre 2016 en Syrie

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