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Tech4Islands : l’upcycling ou la revalorisation des déchets

©PB

Treize Polynésiens participent au concours international « Tech4Islands Awards » initié par La French Tech Polynésie. Un concours dont l’objectif est de faire émerger des solutions innovantes et rapidement déployables pour les îles tant au niveau environnemental qu’économique. Vaea Dang de la société Concrètement Design y participe : elle souhaite offrir une alternative au modèle actuel d’importation d’objets de consommation.

« Les déchets ne sont pas des déchets, jusqu’à ce que nous les gaspillions », et à ce titre, Vaea Dang est résolument « up’timiste » quant à l’« upcycling » à savoir la revalorisation des déchets. Elle s’intéresse à la revalorisation des matériaux ou des produits dont on n’a plus l’usage afin de les transformer en matériaux ou produits de qualité ou d’utilité supérieure.

Pour Vaea, l’upcycling représente « une solution globale pour nos îles. Dans certains pays, des sociétés se spécialisent dans la revalorisation d’un matériau, comme du textile ou des pneus, et développeront leur modèle économique sur ce produit. » Un modèle qui lui semble peu viable en Polynésie : au vu de sa taille et des types de déchets que l’on y trouve, « on ne pourra pas faire vivre une entreprise en Polynésie en ne faisant que des ceintures en pneu de vélo, en basant le modèle économique d’une société sur un seul type de déchets », explique-t-elle. Aussi elle propose de voir l’upcycling, « comme un outil global de réduction des déchets (…) multiplier les matériaux pour multiplier les réutilisations et ainsi varier les possibilités en termes d’emplois et de formations des personnes. »

Une couverture faite à partir de vieux bleus de travail. ©PB

Un mix de débrouillardise et d’esthétisme

En gros, pour Vaea, l’upcycling, est un mix de débrouillardise et d’esthétisme, et sa vision du recyclage par le haut offre le moyen à des familles d’améliorer les fins de mois, grâce à de la matière première qu’on trouve partout, « au bord des routes, sur les plages et même sous l’eau », sans gros investissement.

Si pour l’heure, Vaea dispense des formations sur Tahiti et Moorea, par le biais de la formation à distance ou à l’aide de programmes mis en place par les mairies ou des contrats de ville, « c’est facilement déployable dans les îles. » L’intérêt de ce recyclage est « d’avoir des objets qui sont adaptés à nos îles et à notre style de vie. Cela me semble aberrant d’avoir du mobilier de jardin en plastique. »

Sa participation au concours Tech4Islands Awards, c’est avant tout pour « faire valoir notre discours (…) je trouve cela intéressant que les îles puissent montrer aux autres îles ce qui est faisable »

Un « umete » fait à partir d’une bouteille de gaz. ©PB

Si l’on en croît Vaea, en privilégiant l’upcycling, les îles seront en mesure de retraiter du métal (bouteilles de gaz déclassées, bombes de peinture, boîtes de conserve, divers tubes et structures en fer) du textile (uniformes de travail, t-shirts, draps, linge de maison, voiles de bateau) du bois (issu de terrassements, bois de palette) du plastique (bouteilles en plastique, polystyrène, filet de pêche, nylon). Quant à savoir si les Polynésiens atteindront le niveau de l’upcycling pratiqué depuis des lustres par les Africains, le futur nous le dira.

Pour en savoir plus sur le concours international Tech4Islands Awards, et les autres projets, rendez-vous sur le site Tech4Islands.

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