ACTUS LOCALESTOURISMETRANSPORTS

Transports aériens inter-îles : beaucoup de candidats, combien d’élus ?

Georges Puchon, directeur de l’Aviation civile en Polynésie française. Archives© Radio 1

L’ouverture à la concurrence sur les transports aériens inter-îles aiguise les appétits : une nouvelle compagnie vient de s’ajouter aux deux qui demandent leur licence de transporteur aérien. « Ça commence à faire du monde », dit le directeur de l’aviation civile Georges Puchon. Et ça pose aussi des questions sur le partage des installations aéroportuaires.

Le gouvernement a fait ce mercredi l’état des lieux de la concurrence qui se dessine dans le secteur aérien. Face à Air Tahiti, ses 9 appareils et ses 1 300 employés, ce sont maintenant trois nouvelles compagnies qui sont sur les rangs : Air Motu Link, Air Moana (Natireva) et depuis le 4 janvier, Air Bora Bora dont on ne saura pas grand-chose car le dossier toujours en cours d’instruction reste confidentiel, mais qui serait « adossé à un groupe très, très solide, couplé avec Fly Coral Way ». Quant à Islands Airlines, le projet de Bill Ravel qui n’ignore rien du marché des hydrocarbures, son dossier est actuellement suspendu à la demande même de l’investisseur.

*LTA : Licence de transporteur aérien ; CTA : Certificat de transporteur aérien ; LETAI : Licence d’exploitation de transporteur aérien

Le directeur de l’aviation civile en Polynésie française, Georges Puchon, a également présenté un tableau résumant les fréquences des vols si toutes ces compagnies obtiennent le feu vert. « Ça commence à faire du monde », dit Georges Puchon. Le Pays doit mettre en balance la baisse des tarifs et l’augmentation des fréquences demandées par la population, et la pérennité des nouveaux entrants pour « ne pas créer de désordre » dans le secteur, explique-t-il.

C’est clairement Bora Bora qui éveille les convoitises :  les liaisons hebdomadaires passeraient de 52, aujourd’hui effectuées par Air Tahiti, à 122. Motu Link et Air Bora Bora se positionnent sur les destinations de libre concurrence, mais Natireva a également l’œil sur certaines des 32 destinations d’obligation de service public, aux Tuamotu et aux Australes, sur lesquelles Air Tahiti détient en théorie le monopole pour 5 ans. « Mais ils peuvent discuter entre eux, souhaite Georges Puchon, sinon, le gouvernement examinera la possibilité de réviser le contrat de délégation de service public. » Air Tahiti pourra compenser ses pertes prévisibles de chiffre d’affaires en offrant ses services au sol à d’autres compagnies, comme elle le fait déjà aux compagnies internationales.

Côté prix, Natireva et Motu Link ont fourni des tarifs de référence, mais les baisses assez importantes « ne sont pas à prendre pour argent comptant », prévient le gouvernement, qui rappelle qu’on observe déjà chez Air Tahiti « 20-25%, voire 30% de baisse sur la zone de libre concurrence ».

« Que les meilleurs gagnent », dit Jean-Christophe Bouissou, ministre en charge des transports interinsulaires, mais prévient que si les candidats affluent, « on ne pourra pas accorder des licences à tout le monde ». Parce que, notamment, vont se poser des questions de place sur les tarmacs des aérodromes polynésiens, dans les zones de maintenance et dans les aérogares pour les comptoirs. Il faudra nécessairement une concertation entre les compagnies, dit Georges Puchon.

Quant à la compagnie historique, « il faut absolument qu’Air Tahiti commence à réfléchir à adapter cet outil à la concurrence », dit le vice-président, et affine sa stratégie de maîtrise des coûts.

Tahiti Air Charter à Ua Pou et Ua Huka : un feu vert à la fin du mois  pour le Cessna ?

La compagnie Tahiti Air Charter (TAC), filiale du groupe Degage, détient depuis le 1er juillet 2021 la délégation de service public sur la desserte inter-Marquises, entre Nuku Hiva et les deux « altiports » de Ua Pou et Ua Huka. Mais l’appareil qui est prévu, un Cessna Caravan monomoteur modifié pour pistes courtes, fait débat et il ne manque à TAC que la validation de son manuel d’exploitation. C’est pourquoi la desserte des deux îles est sous-traitée à Tahiti Nui Helicopters depuis plus de 6 mois.

C’est à la demande du service d’État de l’aviation civile à Tahiti que la Direction générale de l’aviation civile à Paris est en charge du dossier. Jean-Christophe Bouissou a déclaré mercredi que les « discussions très positives » entre TAC et la DGAC laissent présager un dénouement rapide : « Nous sommes confiants, la validation pourrait intervenir dès ce mois-ci », a déclaré Jean-Christophe Bouissou.

 

 

Article précedent

Omicron : "On n'est pas aussi strict qu'on l'était avec des variants plus dangereux"

répondeur
Article suivant

Répondeur de 6h30, le 13/01/2022

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

Transports aériens inter-îles : beaucoup de candidats, combien d’élus ?