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Trois bonnes raisons d’aller voir Eastern Boys

Trois bonnes raisons d’aller voir Eastern Boys

Trois bonnes raisons d’aller voir Eastern Boys

CRITIQUE– Dix ans après Les revenants, le réalisateur Robin Campillo frappe fort avec un film qui bouscule et fascine.

« Je suis comme tout le monde au moment de la sortie de son film, je suis très angoissé ! » s’écriait Robin Campillo. C’était à l’avant-première de son dernier film, Eastern Boys, sur les écrans mercredi. Connu pour ses collaborations avec Laurent Cantet, Robin Campillo signe son deuxième film en solo après Les revenants. L’histoire d’amour d’Eastern Boys, avec sa part d’énigmes, est du genre à vous trotter dans la tête pendant des jours.

Les Eastern Boys, comme l’annonce le titre, ce sont des « mecs de l’Est », des Russes et des Ukrainiens, qui vont bouleverser la vie de Daniel. Dans une gare parisienne, ce bourgeois homosexuel en goguette aborde un gigolo, Marek, qu’il invite chez lui. Mais le lendemain, c’est avec sa bande que le jeune Ukrainien vient sonner à la porte de son bel appartement…Europe 1 vous donne (au moins) trois bonnes raisons d’aller voir le film.


EASTERN BOYS – Bande-annonce VF by CoteCine

1 – Eastern Boys a un côté totalement hypnotique… Robin Campillo a l’art et la manière d’amener les situations. Lorsque la bande s’introduit chez Daniel, on oscille entre rêve et cauchemar. Il les regarde entrer dans son appartement, les uns après les autres, prendre possession des lieux, avec une étrange distance. Par la magie du rythme, du jeu des acteurs et de la musique (la bande-originale est signée Arnaud Robotini), Robin Campillo fait de cette scène quasi-inaugurale, clé de voûte de son film, un vrai moment de grâce esthétique. Sans oublier quelques parenthèses de dérision très bien senties.

2 – … avec des acteurs remarquables. Olivier Rabourdin a beau avoir le jeu le plus sobre qui soit (parfois on a presque envie de le secouer), il n’en fait pas moins passer une quantité infinie d’émotions, de la crainte, à la curiosité, en passant par la culpabilité ou l’audace. Face à lui, la bande des Eastern Boys, et notamment son leader, Boss, est fascinante. Regards d’enfants et attitudes menaçantes disent toute la violence du monde moderne. Olivier Rabourdin raconte qu’il a d’ailleurs beaucoup « improvisé avec les acteurs russes » et notamment avec son partenaire à l’écran, Kirill Emelyanov, « qui ne parlait ni anglais ni français. C’était très intéressant d’improviser, alors qu’on était dans des langues complètement différentes. »

3 – C’est un film aventureux. Le film déjoue les attentes, à l’image de son sujet : la mécanique du désir, imprévisible, qui rapproche deux hommes, issus de deux groupes minoritaires, les homosexuels et les immigrés. Eastern Boys aborde, à travers l’histoire d’amour, les problématiques de l’immigration, celles de l’identité, de la sexualité, ou encore des rapports de domination, sans jamais imposer de réponse. Parfois, il déroute, ou suscite la gêne. C’est d’ailleurs ce qui a convaincu Olivier Rabourdin, l’un des deux acteurs principaux, de faire le film « qui pose des questions du domaine de l’éthique, ou de la morale, qui ne sont pas résolues. « Chaque action comporte ainsi son lot de complexité. Jusqu’au « happy end » final qui soulève encore…des questions.

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Source : Europe1

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