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Un an pour l’agent pénitentiaire filmé fumant de l’ice en prison

Le prévenu de 35 ans avait été trahi par une vidéo prise à son insu par un détenu. Ne supportant pas la séparation avec sa compagne, il a expliqué qu’il était « psychologiquement instable » et qu’il ne se rendait plus compte de ce qu’il faisait. Il consommait occasionnellement du cannabis et avait fait usage à cinq reprises de métamphétamine entre novembre 2022 et avril 2023. Le tribunal a prononcé l’interdiction d’exercer en tant que surveillant pénitencier.

L’ice ne fait aucune distinction sociale. Ce mardi, un surveillant pénitentiaire exerçant à la prison de Tatutu a été condamné à 2 ans de prison, dont 1 an avec sursis probatoire. Les faits qui lui sont reprochés ont été révélés en avril dernier à l’occasion des fouilles inopinées organisées régulièrement dans les bâtiments. Ce jour-là, l’équipe de service découvre deux bulles servant à fumer de l’ice et un téléphone soigneusement caché dans les parties communes du « bâtiment ouvert ». Une enquête est diligentée par le parquet qui ordonne l’exploitation du portable. Une vidéo en est extraite, montrant clairement le surveillant fumant de l’ice avec un détenu, Francky Tumahai. Dans sa cellule fouillée quelques jours plus tard, on retrouve du cannabis, mais aussi un iPhone et un routeur. Des objets interdits en zone carcérale et qui n’ont pour le coup pas été signalés par le surveillant du bâtiment, qui n’est autre que le prévenu. L’agent classé sur « liste rouge » par la médecine du travail à cause d’arrêts maladies à répétition devait selon lui absolument tenir ses obligations professionnelles. « Depuis novembre, j’ai assuré tous mes services », a expliqué le surveillant qui insiste sur le fait qu’il l’a fait malgré son « instabilité psychologique ».

« Échapper à la réalité »

Une « dépression » qui lui a fait perdre pied, le faisant sombrer doucement, d’abord dans le cannabis  » pour décompresser » puis dans la consommation de métamphétamine. « Ce n’était pas volontaire, je ne me rendais plus compte de ce que je faisais », a encore ajouté le trentenaire. Depuis les premières auditions, il explique que cette vidéo filmée a son insu correspond à la seule fois où il a cédé à la tentation sur son lieu de travail. « Je ne voulais pas accepter que ma femme quitte le foyer, a expliqué le prévenu. C’était pour échapper à la réalité ». Interrogé par la procureure sur ses relations avec Francky Tumahai, décédé de causes naturelles le 13 mai dernier en prison, il a expliqué ne pas avoir d’affinité particulière avec lui et avoir été mis en relation avec ce dernier par un autre détenu. Une version qui n’a pas convaincu la procureure qui a mis en évidence le devoir d’exemplarité dont doit faire preuve un agent pénitentiaire. Elle a requis une peine de 2 ans de prison, dont 1 an de sursis probatoire et surtout l’interdiction définitive d’exercer son métier. Malgré l’intervention de Me Quinquis qui demandait au tribunal de tenir compte du contexte de ce « dossier atypique dur à défendre », le tribunal a suivi les réquisitions.

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