ACTUS LOCALESÉCONOMIESANTÉSOCIALSOCIÉTÉ

700 manifestants contre l’obligation vaccinale

Manifestation anti obligation vaccin covid

©LR

C’est désormais un rendez-vous hebdomadaire : celui de la marche contre l’obligation vaccinale du samedi matin à Papeete. Cette fois, elle était menée par Branda Hoffmann, leader du collectif citoyenne et citoyen Te Reo mana o te nuna’a, qui était accompagnée de l’Église protestante maohi et de représentants des syndicats de salariés. Après la marche, ils ont été reçus par le directeur du cabinet du haut-commissaire puis, par une partie du gouvernement, et chacun campe sur ses positions.

Les manifestants étaient plus de 700 (selon les forces de police) dans les rues de Papeete pour scander les mêmes revendications qu’on entend chaque samedi depuis quelques semaines maintenant. « Non à l’obligation vaccinale », « Liberté, ma vie, mon corps, ma santé, mon choix », « Rendez-vous la liberté de choisir pour nous-mêmes et nos enfants », « Non à la dictature » ou encore « J’ai un état biologique équilibré » pouvait-on lire sur les pancartes portées avec enthousiasme par les marcheurs. L’objectif est toujours le même : suspendre la loi sur l’obligation vaccinale, comme l’explique Branda Hoffmann.

Du stade Bambridge à Tarahoi, en passant par la présidence où le gouvernement s’est fait copieusement huer et appeler à la démission, les manifestants sont ensuite restés place Tarahoi où quelques stands les attendaient pour de « l’aide juridique », « des explications santé » et la possibilité de signer la pétition. Celle-ci a changé, une nouvelle est proposée par l’avocat du collectif Te Reo mana o te nunaa, Tauniua Céran-Jérusalemy.

Arrivés à Tarahoi, une délégation est rapidement partie, composée de Branda Hoffmann, Fleur Teriinohorai de O oe to oe Rima, Mahinui Temarii, secrétaire général du rassemblement des travailleurs polynésiens, François Pihaatae, président de l’église protestante Maohi, le pasteur Tapati et Chubasky Hoffmann, secrétaire général des travailleurs du port autonome. Ils ont été reçus par le directeur de cabinet du haut-commissaire, Cédric Bouet puis par une partie du gouvernement composé du ministre de la Santé, Jacques Raynal, la ministre du Travail et du Tourisme, Nicole Bouteau, le ministre de l’Équipement, René Temeharo et le ministre des Finances et de l’Économie, Yvonnick Raffin. Si la première réunion s’est bien terminée, à la deuxième, Fleur Teriinohorai est ressortie en larmes, très émue : « Ils nous prennent pour des idiots. »

Les tribunaux arbitreront

Branda Hoffmann a raconté avoir dit à la ministre du Travail que « beaucoup de personnes ont démissionné à cause de la pression de l’Agence de régulation de l’action sanitaire et sociale (Arass) et des employeurs ». Selon l’opposante, Nicole Bouteau a reconnu qu’il y avait de la pression mais avait aussi assuré « qu’aucun licenciement n’a eu lieu », jusqu’à aujourd’hui, pour ces motifs de non-vaccination. Dans un communiqué, la présidence explique que le périmètre de la loi, au niveau des activités concernées, sera précisé et ajusté. « ll s’agira également de communiquer sur les modalités d’application de la loi auprès des partenaires sociaux, organismes professionnels privés et publics, les représentants du collectif dénonçant des pressions de sanction disciplinaire ou de suspension de contrat que subiraient certains salariés alors que le délai d’application des sanctions de la loi n’est pas encore échu. Une vigilance particulière sera apportée à ce dernier point de préoccupation. » Mais les semaines à venir seront consacrées à la poursuite du déploiement de la campagne de vaccination, « tout en restant dans le dialogue ». Le gouvernement a précisé à la délégation qu’il n’existe pas d’autres moyens aujourd’hui pour sortir de la crise sanitaire. Ils ont dit être également en attente des décisions des tribunaux. Branda Hoffmann reste, elle aussi, sur sa position. Le collectif attend également les décisions des tribunaux, celui des référés de Papeete qui doit se prononcer sur la suspension ou non de la loi, ce lundi, sur un recours déposé par leur avocat Tauniua Céran-Jérusalemy, et le Conseil d’État.

Manifestation anti obligation vaccin covid

©LR

Les opposants à l’obligation vaccinale doivent se battre sur différents tableaux : avec les autorités mais aussi entre eux car des difficultés sont apparues sur les actions à entreprendre. Certains souhaitent continuer à discuter avec les autorités mais d’autres assurent que cela ne sert à rien. Des désaccords qui ont mené à une séparation entre Vairea Toomaru du collectif Te Ora te Fenua et Branda Hoffmann qui mène le collectif Te Reo mana o te nuna’a. D’où le changement de pétition et les deux appels à manifester pour ce samedi matin : mais celle de Vairea Toomaru qui devait partir de Mamao a été interdite par le haut-commissaire, les motifs étant les mêmes, et les quelques personnes présentes là-bas ont donc rejoint Tarahoi. François Pihaatae, président de l’Église protestante Maohi, présent en tête de cortège, a expliqué la volonté de l’Église d’être présente parce qu’« il y a atteinte à la liberté » mais également pour « calmer les esprits », évoquant« des échauffements entre les participants ».

Une autre manifestation est prévue jeudi alors que les représentants seront réunis en séance et c’est le collectif Nunaa a ti’a qui organise la manifestation de samedi prochain.

Manifestation anti obligation vaccin covid

©LR

Article précedent

Nouvelle-Calédonie : le report ou pas du référendum divise les élus locaux

Article suivant

Michel Bourez laisse ses empreintes sur l’Anglet Surf Avenue

1 Commentaire

  1. Hei
    17 octobre 2021 à 13h03 — Répondre

    Cette marche contre l’obligation vaccinale ne tient plus trop la route puisque tout et n’importe quoi se dit et se mélange, un vrai chop suey . Nous avons en plus des anti loi sur l’obligation vaccinale des anti – vax , anti pass , des pro- indépendantistes qui ne se cachent pas même pas pour le clamer haut et fort , religieux etc…
    Oubliés les gestes barrières car plus de distanciation entre eux, port du masque sous le nez voire pas porté du tout , le président de l’église évangélique en tête. On prend suffisamment de risques avec les personnes inciviques qui font de même dans les lieux publics. C’est pitoyable.
    Nous avons des gouvernants qui ont voté cette loi pour protéger la population , le taux d’immunité collective n’ayant toujours pas été atteint . Nous ne sommes point à l’abri d’une énième vague avec un virus qui pourrait être plus pernicieux. Vous êtes toxiques à demander à la faire retirer , égoïstes et irrespectueux envers le corps médical. Vous osez parler au nom du peuple, désolée pour vous mais le nombre de personnes vaccinées jusqu’à aujourd’hui parle de lui-même. Y’a pas photo comme on dit. Quant à la femme qui dit « sentir que« le nunaa est fatigué et va tout casser », elle a un sens olfactif bien développé . Concernant ceux qui ont écrit sur leur pancarte « non à la dictature » qu’ils aillent donc faire un tour du côté de la Chine pour ne pas la citer pour savoir de quoi il en retourne.
    Tout ce petit monde marche en pleines eaux troubles , ne reste plus qu’à chercher où se cache l’anguille…

Laisser un commentaire

PARTAGER

700 manifestants contre l’obligation vaccinale