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À l’UPF, un nouveau cocon et de nouvelles ambitions pour la recherche

Le nouveau pôle recherche, dessiné par l’architecte Bertrand Portier. ©BPA

L’université de la Polynésie Française a posé la première pierre de son pôle recherche ce matin. Un projet à 1,2 milliard financé avec l’État et le Pays. Il doit redynamiser l’ensemble du campus de Outumaoro et aider l’UPF à tisser davantage de ponts avec la région et le monde de l’entreprise.

Deux briques symboliques pour un « projet majeur ». À la truelle, les représentants de l’État, du Pays et de l’UPF qui ont cofinancé ce nouveau pôle de recherche qui s’élèvera, avant la rentrée 2022, à l’entrée du campus d’Outumaoro. Les grues et les ouvriers sont déjà à l’œuvre depuis plusieurs semaines sur le site : au total, c’est 2 700 mètres carrés supplémentaires, ainsi que quelques dizaines de places de parking, qui vont sortir de terre. Objectif : regrouper les quelques 150 chercheurs de l’UPF aujourd’hui éclatés aux quatre coins du campus, dans un bâtiment moderne et bien équipé. Et dans le même temps créer, dans les locaux ainsi libérés, de nouveaux espaces pour les étudiants, dont les cours qui doivent aujourd’hui s’étaler sur des plages horaires très tardives pour trouver des salles non occupées.

Les labos s’agrandissent, les salles de cours aussi

Au total, l’UPF va augmenter sa capacité de places assises de 10%. Nécessaire pour un campus qui accueille aujourd’hui plus de 3 000 étudiants, contre les 1 500 prévus dans le projet d’origine. « C’est vraiment un projet qui bénéficiera à la fois à nos personnels, à nos enseignants-chercheurs, mais aussi à nos étudiants », explique le président de l’UPF, Patrick Capolsini. Et ce n’est que la deuxième phase de la « transformation » du campus. La prochaine phase du projet, ce sera l’agrandissement de la bibliothèque universitaire, qui devrait être lancée dans la foulée.

Le président de l’université Patrick Capolsini, le secrétaire général du Haut-commissariat Éric Requet et le vice-président du Pays Tearii Alpha. ©UPF

Évoquée depuis plus de 6 ans, cette « réorganisation complète » était très attendue à Outumaoro, où on sait que certaines ambitions de l’UPF butent sur le manque d’espace. Pour la biologiste Nabila Gaertner-Mazouni, ce nouveau pôle, en replaçant la recherche au centre du campus, va favoriser l’échange interdisciplinaire, mais surtout permettre d’ouvrir des possibilités d’accueil des étudiants et des entreprises dans les laboratoires qui vont doubler en surface. Les nouveaux bâtiments doivent ainsi accueillir un plateau de chimie beaucoup plus développé, un nouveau plateau de biologie moléculaire et d’écologie, ou encore des équipements de microscopie électronique. « On veut vraiment mettre en place une stratégie très dynamique autour de la recherche, avec des liens plus forts avec l’enseignement et avec les entreprises », explique la vice-présidente de l’université qui parle de « petite révolution dans le monde de l’innovation en Polynésie ».

Un « nouvel outil » qui a un coût : 1,2 milliard de francs au total pour cet aménagement « exemplaire au niveau environnemental et bioclimatique ». « Il a fallu convaincre », reconnait Patrick Capolsini. L’État, compétent en matière d’enseignement supérieur, a ainsi accepté de participer à hauteur de 30% de l’investissement, mais dans le cadre des contrats de projets. Le Pays a donc contribué à un niveau équivalent. Le reste du financement, y compris les 100 millions de Francs d’investissement dans l’équipement technique, est assuré sur fonds propres par l’université.

Pour Tearii Alpha, cet investissement, même dans le contexte budgétaire actuel, est une « évidence » pour la Polynésie qui veut aider « son » université à se « consolider ». Et à s’ouvrir : rappelant que l’UPF s’appelait à l’origine l’Université française du Pacifique (dont le campus calédonien est devenu l’UNC), le vice-président du Pays a insisté sur la nécessité de multiplier les partenariats avec des établissements de la région. Y compris des universités anglophones, hispanophones côté Amérique du Sud, ou asiatiques.

D’ici la mi-2022, Outumaoro devra donc vivre avec les travaux. « Ça fait du bruit, mais c’est pas grave », souffle un étudiant de passage. L’UPF, en déconnexion avec la fermeture des universités au niveau national, a repris l’ensemble de ses cours présentiels depuis lundi.

Les travaux sont déjà en cours sur le campus. ©C.R.

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