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Accident mortel à Papara : un poteau mal placé jugé coupable

Une jeune femme était jugée ce mardi pour homicide involontaire. À Papara, en février 2018, un scootériste percutait sa voiture qui sortait du parking de la CPS et décédait des suites de ses blessures. Le tribunal estimant qu’elle n’avait commis ni négligence ni imprudence quand elle s’est engagée sur la chaussée, elle a été relaxée sur le plan pénal.

La jeune femme âgée de 35 ans travaille à la CPS, où elle fait des remplacements ponctuels. Le jour du drame, elle quittait la CPS de Papara pour se rendre à Papeete après avoir fini sa journée. « J’ai regardé à gauche, à droite,  et n’ai vu aucun véhicule. Quand je me suis engagée pour aller sur la voie d’en face, j’ai ressenti un choc, et j’ai vu une personne passer par-dessus ma voiture. »

Un scooter piloté par un jeune homme de 24 ans, circulant dans le sens Papeete-Taravao, venait de percuter violemment le coté gauche de son véhicule. Le pilote a été éjecté et son casque s’est détaché durant son vol plané. Tombé lourdement sur le sol, il était encore en vie lorsque les pompiers sont arrivés sur les lieux. Il succombera à ses blessures à l’hôpital.

À la barre, la jeune femme affirmera avoir bien regardé avant de s’engager, mais qu’elle n’a pas vu le scooter arriver. La faute à un poteau électrique, mal placé et masquant la vue sur la voie allant vers Taravao. Ce n’était pas la première fois que ce poteau était cause d’accident, et le maire de Papara avait signalé à plusieurs reprises à EDT qu’il fallait le déplacer. Il a finalement été retiré huit mois après cette tragédie.

C’est là-dessus que l’avocat de la jeune femme, Me Millet, a basé sa défense, rejetant la faute de l’accident sur  les pouvoirs public qui ont tardé à déplacer le poteau, cause de tous les maux.

Et des maux, la jeune femme en a eu. « Après l’accident, j’ai été en arrêt pendant 8 mois. J’ai eu du mal à reprendre le travail et à conduire. » La famille faa’a’mu du jeune homme décédé lui avait fait part qu’elle pouvait prendre contact avec eux quand elle sera prête. « Mais je ne suis pas prête » déclare-t-elle, en larmes. Elle se retourne vers la famille : « J’aurais voulu m’adresser à vous ailleurs qu’ici, mais je n’étais pas prête et je ne le suis toujours pas. Je vous demande pardon de vous avoir retiré votre fils. » Présente à l’audience, la mère biologique du jeune homme est venue rejoindre la jeune femme à la barre déclarant, « Je lui pardonne, on n’y peut rien, c’est la vie » et, joignant le geste à la parole, l’a enlacée.

Le tribunal ayant estimé que la conductrice n’avait pas commis d’imprudence  ni de négligence et qu’elle n’était sous l’emprise d’aucune substance ou alcool, l’a relaxée sur le plan pénal et a ordonné le renvoi sur intérêts civils au 22 janvier prochain.

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1 Commentaire

  1. patquark
    25 septembre 2019 à 16h14 — Répondre

    Juste pour dire à cette personne qu’il faut absolument qu’elle aille auprès de la famille de la victime pour pouvoir avancer dans sa vie, il m’est arrivé la même chose et le fait d’avoir rencontrer la famille a été salvateur pour la suite.

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