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Agriculture : le schéma directeur qui valait 100 milliards

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L’assemblée a adopté jeudi dernier le schéma directeur de l’agriculture 2021-2030 à l’unanimité. Le secteur est en déclin depuis des décennies, et la crise du covid a mis un peu plus en avant la nécessité d’une plus importante autonomie alimentaire. Le Pays entend fixer « un cap » pour « ériger le secteur agricole en véritable levier du développement socio-économique. » Un schéma qui veut se donner les moyens de ses ambitions. 100 milliards de francs sont programmés sur les 10 prochaines années avec le soutien de l’Etat et de l’Union européenne.

Attendue et espérée avec le précédent SDA 2011-2020, la révolution de secteur agricole est elle lancée avec l’adoption de ce schéma directeur ? C’est en tout cas l’ambition du ministre en charge du secteur, Tearii Alpha qui a « pour objectif d’ériger le secteur agricole en véritable levier du développement socio-économique en tirant profit de toutes les potentialités qu’il offre et en englobant tous les archipels. Cette stratégie a pour finalité, à l’horizon 2030, l’augmentation de la production agricole, la création d’emplois, la lutte contre la précarité et l’amélioration du revenu agricole, l’accroissement de la valeur des exportations en consolidant les filières de niche existantes et en créant de nouvelles. » Une révolution mais pas à n’importe quel prix « la nouvelle stratégie de développement du secteur agricole vise à donner la priorité au développement humain, en particulier des jeunes, par l’amélioration du bien-être de chacun, afin qu’ils puissent réaliser leur plein potentiel et accéder à l’autosuffisance », ambitionne Tearii Alpha. Un plan qui doit également répondre à une situation qui ne cesse de se dégrader. « Le déclin du secteur agricole depuis ces dernières décennies s’explique en partie par le vieillissement des chefs d’exploitation, une production agricole qui stagne, couvrant de moins en moins bien nos besoins alimentaires, et des surfaces agricoles en diminution », constate en préambule le projet soumis aux représentants de l’assemblée.

« J’ose espérer que  l’heure des constats sera définitivement clos et que l’on pourra apprécier de meilleurs résultats » s’est ainsi inquiétée la représentante non-inscrite Nicole Sanquer. « L’heure est surtout venue de tourner la page de ce qui a été fait jusqu’à ici », a rétorqué Tearii Alpha dont le schéma se détaille sur 300 pages pour atteindre « L’objectif global qui consiste à  maintenir un nombre constant de 15 000 actifs agricoles au sein de 5 000 exploitations réparties dans tous les archipels, avec une production en augmentation d’environ 40%, et un accroissement des terres cultivées de 800 ha, dont 300 ha de terres privées. Reposant sur la notion de système alimentaire territorialisé, les 29 orientations proposées sont déclinées en actions qui visent à produire sur le territoire une alimentation saine, équitable de manière durable. » Un plan qui aura nécessité 3 ans de travaux avec le soutien de l’AFD, puis de l’Institut des Recherches et d’Application des Méthodes du développement (IRAM) et de la Chambre d’Agriculture de Nouvelle Calédonie (CANC). Un choix assumé par Tearii Alpha pour réussir à convaincre l’Etat d’apporter son soutien à cette nouvelle politique agricole.

Des aides venues de l’extérieur qui ne seront pas de trop pour financer un programmé estimé à  100 milliards sur 10 ans. « 32 % seront consacrés au coût de fonctionnement des structures administratives d’encadrement et d’appui « , a regretté Nicole Sanquer. «  Il n’est pas coutume d’intégrer des charges fixes dans un programme pluriannuel comme si les agents des structures ne seraient pas payés en dehors de ce programme.  Seule 47 % enveloppe globale effectivement dédié à aider les professionnels du secteur agricole. » La représentante non-inscrite a été renvoyée à son passé de ministre de l’Education par Tearii Alpha « Lorsque l’on dit que le Pays investit 60 milliards dans l’Education, il y évidemment la rémunération des enseignants. il n’y a pas d’école sans enseignant. C’est la même chose pour l’agriculture. Il faut des professionnels et des accompagnants. » 

Une Nicole Sanquer, qui, si elle a voté pour le schéma directeur, a regretté que le cannabis thérapeutique n’en fasse pas parti au titre des nouvelles substances actives à base de plante.

Comme le rappelle Tearii Alpha, le schéma n’est pas figé mais il était indispensable pour obtenir le soutien de l’Etat « On sera soutenu parce que l’on aura défini un schéma directeur. Il ne faut pas partir dans tous les sens mais il faut afficher un chemin. Ce chemin peut-être tortueux, nous ne sommes pas forcément sûrs de réussir en allant tout droit, mais au moins nous avons affiché une cap, c’est l’objectif de ce schéma directeur. »

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1 Commentaire

  1. simone Grand
    22 février 2021 à 7h37 — Répondre

    Je fus une éphémère ministre de l’agriculture car alors que je faisais un constat de l’existant pour mobiliser les compétences, le président d’alors utilisait les services comme bases de sections et fédérations politiciennes qui avaient plus d’importance que les quelques ingénieurs talentueux et les personnels dévoués qui étaient immobilisés et/ou virés pour garder les immobiles et autres courtisans et partisans qui se servaient de leurs diplômes comme éventails.
    Quel gâchis.

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