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Annick Girardin favorable à un allégement de la quatorzaine des arrivants en Outre-mer

La ministre des Outre-mer Annick Girardin a confirmé samedi la volonté du gouvernement d’établir une expérimentation destinée à alléger la quatorzaine actuellement obligatoire en raison du coronavirus pour tous les arrivants en Outre-mer. L’objectif est clair, il s’agit de favoriser le secteur du tourisme.

« Nous allons mettre en place très rapidement les conditions d’une expérimentation sur les territoires volontaires, avec un protocole qui va impliquer un test covid dans les 48 heures précédant l’embarquement, puis réalisation d’une septaine à l’arrivée sur le territoire », a indiqué Annick Girardin aux membres de la Délégation à l’Outre-mer de l’Assemblée nationale.

Un nouveau test

La ministre des Outre-mer a évoqué la mise en place d’un nouveau test PCR. Un test qui, si la personne est négative, permettra d’adapter les mesures de la deuxième septaine, avec des restrictions moindres, et des déplacements avec quelques interdictions, a détaillé la ministre. Tout cela permettra d’alléger le dispositif tout en conservant une certaine protection sanitaire.

Reste à trouver la base juridique pour imposer par décret une obligation de test à l’embarquement, a convenu la ministre. Et le dispositif devra aussi attendre la validation  du  conseil scientifique, qui assiste le gouvernement dans la crise sanitaire, a souligné Annick Girardin.

Transport aérien : « l’été 2020 ne ressemblera pas à l’été 2019 »

La ministre a également reconnu que la quatorzaine était « un drame » pour l’ensemble du secteur touristique ultramarin. « Si on reste sur la quatorzaine, nous n’aurons pas de touristes cet été » en Outre-mer, a-t-elle insisté.

« J’accompagnerai cette dynamique, mais le premier frein aujourd’hui n’est pas » du côté du gouvernement, « il est davantage dans les territoires », a-t-elle ajouté.

Selon Annick Girardin, « il faut qu’on travaille davantage sur la confiance des populations », leur « donner confiance sur les capacités sanitaires locales à gérer » le virus, pour « sauver les meubles », en matière touristique, avec notamment le tourisme affinitaire (auprès de connaissances ou de proches), a-t-elle insisté.

Rappelons qu’une partie de la population d’Outre-mer éprouve une certaine forme d’inquiétude à l’idée de voir arriver de nombreux touristes cet été dans des territoires parfois fragiles sur le plan sanitaire, par exemple Mayotte, qui reste le seul département où le confinement a été prolongé. Mayotte compte 1 934 cas positifs au Covid-19 et 24 personnes sont décédées du Coronavirus.

De plus, durant son audition, la ministre a aussi évoqué une possible réouverture de l’aéroport d’Orly, il s’agirait du 26 juin. « Ainsi, j’ai bon espoir que nous puissions augmenter le nombre de vols sans toutefois atteindre les niveaux de trafic de l’année dernière (…), pour les flux aériens l’été 2020 ne ressemblera malheureusement pas à l’été 2019 ». Néanmoins, la ministre indique que « cette augmentation du nombre de vols va permettre aux ultramarins vivant dans l’hexagone, de passer les vacances en Outre-mer cet été ».

Interrogée durant son audition par la députée Maina Sage sur les difficultés éprouvées par les compagnies Air Tahiti Nui et Air Tahiti, la ministre a affirmé « qu’une compagnie va mieux quand ses avions volent ». Mais l’incertitude demeure sur la réouverture des frontières des États-Unis, qui interdisent leur sol, même en transit, aux voyageurs en provenance de l’espace Schenghen depuis le mois de mars dernier.

Sauver le tourisme des territoires ultramarins

Par ailleurs, Annick Girardin a rappelé que le Premier ministre Édouard Philippe a lancé un plan tourisme national d’ampleur. « Un puissant outil qui va pleinement s’appliquer dans les territoires d’Outre-Mer » indique la ministre. Annick Girardin concède également que le tourisme est un secteur économique vital en Outre-mer. « Il y aura une adaptation sur les territoires d’Outre-mer (…) un renforcement de certaines aides ».

Pour rappel, une délégation de l’État et du Pays s’est rendue vendredi à Bora Bora pour échanger avec la commune et les acteurs du tourisme, tels que les hôteliers et les prestataires d’activités touristiques.

En effet, la Perle du Pacifique aura plus que souffert durant cette crise sanitaire, principalement en raison de l’arrêt des vols internationaux et de la fermeture des structures hôtelières. Après deux mois de confinement, le Méridien de Bora Bora a dû présenter un plan social et un plan de départ volontaire visant 149 salariés. Malgré cette crise qui touche le secteur de l’hôtellerie au fenua, « le redémarrage de l’activité économique est indispensable et crucial pour le développement du Pays », a indiqué le Pays. Un redémarrage de l’activité économique qui pourra avoir lieu uniquement grâce à la maîtrise de la situation épidémique.

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1 Commentaire

  1. 2 juin 2020 à 5h45 — Répondre

    La fermeture du Méridien à Bora Bora parait être précipitée, ces hôtels haut de gamme ne sont tout de même pas « à la rue » après deux mois d’inactivités, ce genre d’établissement doit avoir les « moyens » d’éviter des licenciements trop rapides. Il semble que des travaux de rénovations (pas gratuits) sont prévus pour les prochains 18 mois, était-ce aussi urgent que cela pour mettre sur le trottoir 149 salariés ?

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