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Après le cartel du yaourt, voici le cartel du poulet

CONSOMMATION – L’Autorité de la concurrence s’apprête à sanctionner une trentaine d’entreprises française de volailles pour entente sur les prix.

L’Autorité de la concurrence ne chôme pas. Après avoir infligé 192,7 millions d’euros d’amende à onze fabriquants de yaourts en mars, elle s’apprête à épingler des entreprises de volailles, selon le Journal du Dimanche. Une trentaine d’entreprises de ce secteur sont en effet soupçonnées de s’être entendues sur les prix entre 2000 et 2007, au détriment des distributeurs mais aussi des consommateurs.

Une centaine de réunions sur 14 ans. Le gendarme de la concurrence devrait dévoiler dans quelques jours le résultat d’une enquête qui a duré 14 ans et qui a porté sur une centaine de réunions entre volaillers. Au total, 35 entreprises sont impliquées dont des grands noms du secteur comme LDC (Loué, Le Gaulois…), Gastronome, Duc ou Doux, ainsi que quatre associations.

L’Autorité de la concurrence estime qu’elles se sont entendues sur les prix de produits standard ou élaborés à base de poulet, dinde, canard, pintade et lapin, sur trois grands marchés à savoir la grande distribution, les grossistes et la restauration hors foyer.

Des amendes minorées… En théorie, l’amende peut atteindre 10% du chiffre d’affaires, ce qui pourrait aboutir à des amendes très importantes. LDC, le leader du marché français, a par exemple, fait 3 milliards de chiffres d’affaires en 2014, rapporte le JDD. Le montant des pénalités pourrait cependant être minoré. Si aucune n’a joué le rôle de moucharde comme dans le cartel du yaourt, la plupart des entreprises de volailles n’ont pas contesté les griefs, selon le journal, ce qui réduit l’amende de 10 à 20%.

… pour un secteur mal-en-point. L’Autorité devrait aussi tenir compte de la fragilité du secteur. En s’entendant sur les prix, les entreprises n’auraient pas voulu imposer leur loi aux centrales d’achats des distributeurs, mais plutôt améliorer leur santé financière après la grippe aviaire. Cette épidémie en provenance d’Asie avait en 2006 provoquait une chute de 20% de la consommation de volaille.

Mais la concurrence étrangère fait aussi du mal aux entreprises françaises. Les consommateurs français se tournent en effet vers les volailles en provenance d’Allemagne ou encore de Belgique, où les coûts de production sont moins élevés.

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