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« Aucun décès n’a été mis en causalité avec le vaccin » en Polynésie


Les autorités de santé tiennent un recensement précis des effets secondaires du vaccin Pfizer, qui  occasionne, dans une minorité de cas, des syndromes grippaux, souvent bénins. Les symptômes plus graves ou les décès survenus dans les semaines suivant une injection font l’objet d’enquêtes de pharmacovigilance systématiques. Qui écartent pour l’instant tout lien entre le vaccin et des morts au fenua.

Les autorités du Pays l’avaient annoncé dès le mois de janvier : un suivi des personnes vaccinées sera assuré. Les éventuels effets secondaires des vaccins doivent même obligatoirement être signalés, dans la cadre de la pharmacovigilance – le suivi des produits pharmaceutiques mis sur le marché. Ces remontées se font via les médecins traitants, sur le site de l’Arass, ou, plus fréquemment, directement auprès du centre de vaccination : la question des effets secondaires est systématiquement posée lors du rappel, 21 jours après la première injection. La semaine dernière, près de 2 000 personnes sont ainsi passées par les centres de vaccination de Tahiti et Moorea, et huit nouvelles déclarations d’effets secondaires ont été recensées. « Tous bénins », précise la direction de la Santé. On trouve par exemple des maux de tête, une légère fatigue ou une douleur au point d’injection, survenus dans les jours suivant la première dose. Certaines personnes ont aussi développé un « syndrome grippal«  marqué par une poussée de fièvre ponctuelle. « Ça n’est absolument pas fréquent, et il est alors conseillé simplement de prendre du paracétamol », explique Pierrick Adam, le responsable de la campagne de vaccination au fenua présent ce matin à Paofai pour le lancement de la phase 2.

Enquête systématique

Les cas légers sont tous répertoriées, principalement à des fins statistiques, mais les remontées de symptômes graves ou rares font systématiquement l’objet d’une enquête de pharmacovigilance. Sur les 6 773 Polynésiens – dont beaucoup de matahiapo – qui avaient, lundi matin, déjà reçu au moins une dose de vaccin Pfizer, les autorités ont ouvert « une quinzaine » de ces enquêtes dont six ont déjà été « classées« . Toutes avec la même conclusion : les symptômes graves n’étaient pas liés au vaccin. Ces enquêtes sont aussi systématiques lors dans d’un décès survenu entre les deux doses – espacées de 21 jours – ou dans les semaines suivant la seconde injection. Cela a été le cas au moins deux fois en Polynésie depuis le début de la campagne. « Aucun de ces décès n’a été mis en causalité avec le vaccin, précise Pierrick Adam, c’est des décès chez des personnes très âgées ou très fragiles, qui de par leur pathologie sous-jacente, malheureusement sont décédées à ce moment-là. Mais le vaccin n’y est pour rien ».

Quant à savoir si des personnes trop âgées ou trop fragiles ont reçu le vaccin Pfizer, « la question du bénéfice / risque se pose à chaque fois ». Raison pour laquelle tous les volontaires à la vaccination passent un entretien avec un médecin avant la première injection. Pour les personnes touchées par des maladies les plus graves, ce sont souvent les médecins traitants ou le service hospitalier qui les suit qui fournissent l’ordonnance pour la vaccination. « Pour une personne qui est déjà malheureusement, en fin de vie, la vaccination devient parfois obsolète », explique Pierrick Adam.

Pour l’ANSM, « la majorité des effets indésirables sont attendus et non graves »

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a, en même temps qu’elle autorisait la mise sur le marché de certains vaccins, mis en place des protocoles « renforcés » de pharmacovigilance. Les données et analyses sont publiées sur le site de l’agence et sont « discutées collégialement lors du comité de suivi hebdomadaire et avec le réseau français des centres régionaux de pharmacovigilance », qui s’appuient sur un réseau de professionnels de santé partout en France. Concernant le vaccin Pfizer-BioNtech, le sixième rapport de pharmacovigilance a été publié vendredi. Sur 3,3 millions d’injections, il comptabilise 5 331 cas d’effets indésirables, « potentiellement liés au vaccin », dont 1 082 (0.03%) considérés comme graves ou « d’intérêts particuliers ». Trois pour cent de ces cas graves, soit 169 personnes, sont des décès survenus dans les jours ou semaines suivant une injection. Leur lien avec le vaccin n’est toutefois que « potentiel »« La majorité des effets indésirables sont attendus et non graves, précise l’ANSM. L’analyse montre également que les effets réactogènes (fièvre, fatigue, maux de tête) sont plus fréquemment rapportés après la seconde dose, comme cela avait été observé dans les essais cliniques ». Les données pour l’instant récoltées n’ont pas motivé de nouvelles restrictions d’utilisation ou mis en doute les études de suretés menées avant la mise sur le marché.

 

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