ACTUS LOCALES

« Cacao », une mission pour comprendre comment les excréments d’oiseaux marins influence les coraux

Du 20 au 31 juillet, une équipe de l’IRD, va se rendre sur plusieurs atolls et récifs isolés du parc naturel de la mer de Corail en Nouvelle-Calédonie pour mener la mission « Cacao ». L’objectif de cette mission est de mieux comprendre comment l’azote dérivé des excréments d’oiseaux marins influence les coraux au cours du temps. Les précisions de notre partenaire Outremers 360°.

Les oiseaux marins, se nourrissent exclusivement en mer et se reproduisent sur les îlots, jouent un rôle écologique important de transfert de nutriments entre les écosystèmes terrestres et marins via leurs excréments ou guano. Plusieurs études au large de la Nouvelle-Calédonie ont permis de démontrer un enrichissement en azote des eaux côtières d’îlots abritant de larges colonies d’oiseaux marins et une assimilation de cet azote par le corail.  Les processus en jeu dans le transfert de cet azote vers le récif nécessitent encore d’être mieux compris, ainsi que le lien entre la biomasse des oiseaux marins, l’azote disponible et la santé des coraux qui en découle.

À travers Cacao, l’équipe scientifique propose de retracer sur les 50 dernières années la dynamique des apports azotés à Surprise et Huon, deux îlots ayant un historique différent en termes de biomasse d’oiseaux marins, de morphologie des îlots mais aussi de présence des espèces invasives comme les rongeurs. En effet, les rats et souris peuvent fortement impacter les populations d’oiseaux marins entrainant une diminution des effectifs et donc indirectement un appauvrissement des apports guano vers les récifs adjacents. L’étude des mécanismes d’enrichissement en nutriments et comment les écosystèmes coralliens en bénéficient est central pour définir des mesures de conservation efficace.

Pour ce faire, les scientifiques mesurerons les flux d’azote de l’eau souterraine sus les îlots vers les récifs, ainsi que la composition isotopique en azote du squelettes des coraux massifs via des analyses dans des carottes qui permettent d’obtenir des données historiques sur plus de 50 ans. Ces enregistrements permettront de reconstruire l’approvisionnement en azote par les oiseaux marins sur des échelles de temps historiques, fournissant un outil précieux pour la gestion des récifs et les futurs projets de conservation. L’influence de cet azote sur la santé des coraux et leur résistance face aux vagues de chaleurs marine, sera également étudiée.

L’ensemble de ces résultats devrait permettre d’apporter des informations, dans l’actuel et le passé, sur le rôle encore peu exploré des colonies d’oiseaux marins sur le fonctionnement des récifs coralliens. Cela pourra être exploré des colonies d’oiseaux marins sur le fonctionnement des récifs coralliens et les populations d’oiseaux marins qui s’y reproduisent, et également comme aide à la décision pour des opérations d’éradication des rongeurs responsables du déclin des populations d’oiseaux marins.

Ce projet regroupe une équipe de scientifiques de plusieurs disciplines et instituts (IRD, Université de Bretagne Occidentale, CNRS, Max Planck Institute). Il est fiancé par l’institut de recherche pour le développement (IRD) ISBlue, le Max Plack Institute en Allemagne et la Flotte océanographique française. Cette mission est en lien avec le projet TIC TAC, financé par le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie (parc naturel de la mer de Corail).

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