ACTUS LOCALESNOUVELLE-CALÉDONIEPOLITIQUE « Le peuple kanak ne peut pas accepter le dégel » du corps électoral, martèle Oscar Temaru Caroline Perdrix 2024-05-15 15 Mai 2024 Caroline Perdrix ©CP/Radio1 Le président du Tavini s’est exprimé ce matin sur la situation en Nouvelle-Calédonie. Si le Tavini condamne les violences, il ne s’en étonne pas et en rejette la responsabilité sur la France, qu’il accuse d’avoir joué la montre grâce aux accords de Matignon et de Nouméa. Pour lui, le processus doit être inverse : d’abord l’accession à l’indépendance, ensuite la définition de la cohabitation, sauf à devenir « minoritaires dans leur propre pays ». Le président du Tavini a renouvelé ce matin son soutien au FNLKS, et son opposition aux violences qui secouent la Nouvelle-Calédonie. Sans surprise, il considère que c’est l’État qui est l’unique responsable de la situation actuelle en Nouvelle Calédonie. Un échec qui remonte aux accords de Matignon : « C’est ça qui a tout fait foirer », car ces accords étaient surtout destinés à « jouer la montre », dit-il. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/05/OSCAR-TEMARU-01.wav Pour Oscar Temaru, l’accession à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, comme celle de la Polynésie, doit être le préalable – et non le résultat – de toute discussion avec la France. Une discussion qui serait alors « d’État à État, pas de collectivité d’État à État, ça c’est de la foutaise. » Et à laquelle la France se refuserait pour des raisons économiques : « Je sais aussi ce qu’il y a derrière tout ça, c’est les ressources qu’il y a en Calédonie, c’est les ressources qu’il y a ici. » Les « nouveaux venus » « doivent choisir » leur pays Quant aux personnes les plus récemment arrivées en Nouvelle-Calédonie qui n’ont pas le droit de vote, elles sont moins importantes aux yeux du Tavini que les « 90% de Kanak qui veulent l’indépendance ». « Le problème là-bas, ce sont les nouveaux venus, poursuit Oscar Temaru. Ils ont deux pays, ils doivent choisir. Ils ont la possibilité de retourner en France. Qu’est-ce que c’est pour la France, 10 000 personnes qui reviennent ? C’est rien du tout. J’ai vécu les événements en Algérie, il y a eu un million de personnes qui revenaient en France, qui n’avaient jamais vu la France de leur vie. » Mais le leader indépendantiste martèle : « Le peuple kanak ne peut pas accepter le dégel de leur listes électorales, ce serait accepter leur mort, ils seront définitivement minoritaires chez eux. » C’est en rappelant cette position invariable que le Tavini va fêter vendredi à partir de 18 heures le 11e anniversaire de la réinscription de la Polynésie française sur la liste de l’ONU des pays à décoloniser. Oscar Temaru et Moetai Brotherson, mais aussi Tony Géros et Richard Tuheiava monteront à la tribune pour rendre compte de leur déplacement à Caracas où se prépare actuellement la prochaine réunion de la Commission de décolonisation des Nations Unies. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)