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Cigarette électronique : faut-il l’interdire ?

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Ses effets restent méconnus. Un rapport remis mardi préconiserait d’encadrer strictement le marché.

Que faire de la cigarette électronique ? Depuis sa première commercialisation en Chine en 2005, l’appareil, censé aider à lutter contre la dépendance au tabac, connaît un succès grandissant. Il serait aujourd’hui utilisé par plus de 500.000 personnes en France, selon les fabricants, pour un chiffre d’affaires annuel de 100 millions d’euros. Mais en dépit de son succès commercial, la cigarette divise les tabacologues, entre ceux qui y voient un moyen efficace d’arrêter de fumer et ceux qui s’inquiètent de sa toxicité, d’autant que ses effets sont encore méconnus. Certains pays, comme la Turquie, le Brésil ou encore Singapour, en ont d’ailleurs déjà interdit la commercialisation.

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L’info. Afin d’aider le gouvernement à statuer sur cette question, le professeur Bertrand Dautzenberg, pneumologue et président de l’Office français de prévention du tabagisme, doit présenter mardi un rapport sur la cigarette électronique. Selon lui, cette « e-cigarette » est « un moyen propre de prendre de la nicotine », surtout pour les très gros fumeurs. A priori, il n’y a donc pas de raison de l’interdire. Mais pas question pour autant de laisser le marché sans contrôle. A en croire des sources proches du rapport, il devrait au contraire préconiser d’aligner la réglementation sur celle du tabac, en en limitant la publicité comme la vente.

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Interdiction aux mineurs. Selon des sources proches du dossier, le rapport devrait également préconiser l’interdiction de la vente de cigarettes électroniques aux mineurs. La crainte des médecins, en effet, est qu’elle serve d’initiation au tabac pour ceux qui ne fument pas déjà. D’après le Pr. Dautzenberg, elle constituerait même un « boulevard d’entrée potentiel dans le tabagisme ». Une étude réalisée récemment à Paris a ainsi montré que 64 % des jeunes âgés de 12 à 14 ans qui avaient essayé la cigarette électronique n’avaient jamais consommé de tabac auparavant.

Contrôler les ingrédients. La cigarette électronique contient une cartouche de liquide, qui s’échauffe au contact d’une résistance. Ce liquide se compose de propylène glycol ou de glycérol (des liquides « neutres »), de divers arômes et d’une quantité plus ou moins importante de nicotine. Le rapport pourrait demander aux fabricants d’apporter la preuve du caractère inoffensif des ingrédients utilisés, et de limiter la concentration en nicotine à 18 mg/ml, contre 20 mg/ml actuellement.

Qui les vendra ? Reste une question : peut-on laisser n’importe qui vendre des cigarettes électroniques? Là encore, le rapport devrait répondre « non », et préconiser qu’elle soit limitée à certains établissements, qui auront reçu un agrément de l’Etat. Une décision qui devrait au moins satisfaire les buralistes : face à la diminution des ventes de tabac, ils demandent que la commercialisation de ces « e-cigarettes » leur soit réservée. Depuis une semaine, ils manifestent dans toutes les grandes villes pour obtenir satisfaction. Lundi, après Paris, Strasbourg et Lyon, ils étaient 400 à défiler à Lille.

Source : Europe1

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