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Cinq ans d’inéligibilité requis contre Emile Vernaudon

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L’avocat général a requis jeudi en appel la confirmation des peines prononcées par le tribunal de Papeete contre Emile Vernaudon, Joinville Pomare et Gilles Tefaatau, dans l’affaire Radio bleue. Les prévenus et leurs avocats ont mis en avant le « contexte politique » des années Flosse pour justifier le financement publique de la radio de « propagande » du Ai’a api.

L’affaire Radio bleue est revenue jeudi matin à la barre de la cour d’appel de Papeete, près de neuf ans après le signalement opéré par le procureur financier de la chambre territoriale des comptes sur le fonctionnement de cette radio communale de Mahina. L’ancien député-maire du Ai’a api, Emile Vernaudon, son compagnon de route politique, Joinville Pomare, et le directeur de cabinet du maire et secrétaire général du Ai’a api, Gilles Tefaatau, comparaissaient pour avoir détourné les subventions de la commune de Mahina à leur profit personnel et à celui de leur carrière politique. La procédure ayant établi que 270 millions de Fcfp de subventions ont été versées entre 2001 et 2007 à la radio de « propagande » du Ai’a api, en plus de la mise à disposition de locaux payés par la commune.

Joinville assume le « combat », Emile accuse l’Etat

A la barre, Joinville Pomare a dit « assumer » les 27 millions de Fcfp de « salaires » qu’il s’est fait verser indûment en sa qualité de président de l’association « Api » qui gérait la radio communale ; assumer également la rémunération des militants du Ai’a api comme emplois fictifs avec l’argent de la radio ; assumer enfin avoir réalisé des faux pour couvrir la comptabilité de la radio lors du passage de la chambre territoriale des comptes. Une nécessité justifiée, selon Joinville Pomare, par le « contexte politique » de l’époque. « On était dans un contexte où l’Etat français laissait faire Gaston Flosse. Il était maléfique pour ce Pays. Il fallait le dégager et Radio bleue était notre seul outil. » Son avocat, Me James Lau, estime que si l’on peut discuter de la légalité de cette action, le « combat mené à l’époque était légitime ».

Renvoyé à la barre pour avoir accordé ces subventions publiques et en avoir tiré le principal bénéfice politique, Emile Vernaudon s’est évidemment bien gardé d’attaquer Gaston Flosse. La proximité récente de l’ancien maire de Mahina avec le leader du Tahoeraa impose désormais une autre ligne de défense.

Emile Vernaudon a donc repris la défense, largement éculée, de l’ancien président du Pays : « Le haut-commissaire à l’époque a approuvé ces subvention (au titre du contrôle de légalité, NDLR) et le Trésorier Payeur a payé ! »

Des arguments qui n’ont pourtant pas convaincu l’avocat général qui a demandé la confirmation des peines prononcées par le tribunal correctionnel. Un an de prison, cinq millions de Fcfp d’amende et cinq ans d’inéligibilité contre Emile Vernaudon ; six mois de prison, cinq millions de Fcfp d’amende et cinq ans d’inéligibilité contre Joinville Pomare ; et quatre mois de prison avec sursis, cinq millions de Fcfp d’amende et cinq ans d’inéligibilité contre Gilles Tefaatau pour avoir touché 3,3 millions de salaires indus pour ce dernier.

La décision a été mise en délibéré au 21 février prochain.

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