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Cinq questions sur le « vaccin efficace à 90% » annoncé par Pfizer

Bientôt un vaccin contre le coronavirus ? Alors que les laboratoires Pfizer et BioNtech ont annoncé lundi que leur vaccin contre le Covid-19 est « efficace à 90% », le point sur ce remède qui s’annonce prometteur mais qui n’a pas encore levé toutes les interrogations. Avec notre partenaire Europe 1.

Enfin une solution contre le coronavirus ? Le groupe pharmaceutique américain Pfizer et le laboratoire allemand BioNtech ont annoncé lundi que leur candidat vaccin contre le Covid-19 est « efficace à 90% ». Alors que la seconde vague de la pandémie déferle sur une grande partie du monde, avec plus de 50 millions de cas officiellement recensés au total, dont plus de 12 millions en Europe, cette annonce a été jugée « encourageante » par l’OMS. Plusieurs responsables politiques, dont Donald Trump et Joe Biden, ont aussi salué cette avancée. Mais le vaccin n’est pas encore disponible :  actuellement en « phase 3 », il n’est qu’aux portes de la demande d’homologation, indispensable avant toute commercialisation.

 Comment l’efficacité du candidat vaccin est-elle établie ? 

« L’efficacité vaccinale » du produit développé par les laboratoires Pfizer et BioNtech a été mesurée en comparant un groupe de personnes qui avaient reçu le vaccin et un autre qui a reçu un placebo. Les chercheurs ont ensuite comparé quel était le groupe le mieux protégé du coronavirus, 28 jours après la première injection et 7 jours après la seconde. Ces tests sur l’homme, la phase 3, ont débuté fin juillet sur plus de 40.000 patients. Pfizer et Biontech affirment que leur vaccin est « efficace à 90% » après la première analyse intermédiaire de leur essai de phase 3. Des résultats incomplets, donc, mais toutefois encourageants  : non seulement le vaccin se révèle être efficace contre le Covid-19, mais il ne semble également provoquer aucun effet secondaire notable.

Comment fonctionne ce vaccin ?

Les vaccins ont toujours le même objectif : entraîner notre système immunitaire à reconnaître le virus,  lui faire monter ses défenses de façon préventive, afin de le neutraliser rapidement en cas d’infection. Comme le relève Le Monde, « des vaccins conventionnels peuvent être faits de virus inactivés (polio, grippe), atténués (rougeole, fièvre jaune), ou tout simplement de protéines appelées « antigènes » (hépatite B) ». Des techniques choisis par certains laboratoires parmi la dizaine qui ont aujourd’hui un vaccin en essais cliniques. Pfizer et BioNtech, de même que les laboratoires Moderna, on choisi une nouvelle voie : « injecter dans l’organisme des brins d’instructions génétiques appelées ARN messager, c’est-à-dire la molécule qui dit à nos cellules ce qu’il faut fabriquer ». Cet ARN s’insère dans les cellules de l’organisme et les entraine à produire un antigène spécifique au coronavirus, qui sera ensuite détectée par le système immunitaire qui va produire des anticorps. Avantage de cette méthode nouvelle : elle permet de réduire les temps de recherche et de production, puisqu’il est inutile de cultiver un pathogène en laboratoire. L’inconvénient : les vaccins doivent être stockés à très basse température. Aucun vaccin à ARN n’a pour l’instant été approuvé pour l’homme.

Quand peut-on espérer une commercialisation ? 

Avant l’étape de la commercialisation, ce candidat vaccin prometteur doit être homologué. Les laboratoires Pfizer et BioNtech comptent demander le précieux sésame en urgence auprès des autorités sanitaires américaines, la Food and Drug Administration (FDA), dès la fin de la phase 3. C’est-à-dire, la troisième semaine de novembre. Ils estiment que les trois critères nécessaires, (l’efficacité, l’absence de risque pour la santé, la capacité de produire à une grande échelle) seront remplis d’ici à la fin du mois. En cas d’homologation des autorités, le vaccin pourrait être disponible fin 2020-début 2021.

Comme le note The Financial Times, le laboratoire Pfizer estime qu’il pourra produire 1,3 milliard de doses de son vaccin en 2021. Deux doses du vaccin étant nécessaire par patient, ce sont donc 650 millions de personnes qui pourront être immunisées l’an prochain. Mais d’ici là, les laboratoires pensent pouvoir fournir, sur la base de projections, 50 millions de doses d’ici à fin 2020.

Qui serait vacciné ? 

Il y a fort à parier que des priorités seront établies par les différents gouvernements dans la diffusion du vaccin. Si la commercialisation était confirmée, les soignants, en première ligne puisqu’au contact des malades, devraient donc logiquement être les premiers à en bénéficier. Reste que tous les Français ne seront pas vaccinés dès janvier prochain. Car ce candidat vaccin doit absolument être conservé à -80 degrés Celsius. Une température qui demande une logistique très importante, puisqu’elle nécessite des congélateurs spéciaux qui coûtent très cher et qui n’équipent pas tous les hôpitaux de l’Hexagone, ni tous les laboratoires.

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