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Classement de Shanghai : la Chine, l’anti-modèle français ?

La Chine confirme sa progression dans le classement de Shanghai grâce à la hausse du nombre de ses publications mondiales. © Reuters

La Chine confirme sa progression dans le classement de Shanghai grâce à la hausse du nombre de ses publications mondiales. © Reuters

COMPET’ – Alors que la France stagne dans le célèbre palmarès, les universités chinoises font tout pour grappiller des places.

La France continue de stagner dans le fameux classement de Shanghai, qui évalue les meilleures universités du monde. Les campus américains se taillent une nouvelle fois la part du lion : Harvard, Stanford et le MIT se partagent le trio de tête. On retrouve également quelques universités britanniques (Cambridge, Oxford) dans le Top 10. La France, elle, arrive sixième, avec 21 universités distinguées parmi les 500 meilleures mondiales, dont 8 parmi les 200. Loin derrière la Chine, deuxième, qui en compte déjà 44, dont 9 parmi les 200. Et pour cause : l’Empire du milieu fait tout pour.

Une « ascension fulgurante ». La Chine n’en finit plus de grappiller des places : elle n’avait que 16 universités dans les 500 meilleures en 2004, et seulement une dans les 200 mieux classées. « La Chine est clairement en train de devenir une grande puissance de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elle réalise une ascension fulgurante », estime ainsi Elsa Conesa, éditorialiste économique d’Europe 1. Selon Geneviève Fioraso, secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur, invitée vendredi matin d’Europe 1, la Chine devrait même dépasser les universités américaines d’ici 10 ans. Mais pourquoi progresse-t-elle autant dans ce classement, la où la France patine ?

Classement de Shanghai : la Chine, l'anti-modèle français ?

Parce que le Chine s’y intéresse… Le classement de Shanghaï privilégie des critères de recherche et de publication d’articles scientifiques. Comme le soulignent bon nombre d’observateurs, ce classement, aussi attendu qu’il est décrié, ne prend pas assez en compte la qualité de l’enseignement dispensé, l’insertion professionnelle des élèves ou encore l’accueil d’étudiants étrangers. Et cela favorise donc les pays anglo-saxons et la Chine, qui publient beaucoup. « La Chine a augmenté ses publications scientifiques de 230% en 10 ans. Les universités chinoises vont bientôt publier autant de travaux que les Etats-Unis », décrypte Elsa Conesa.

« La France, contrairement à la Chine, ne cherche pas du tout à se conformer au classement de Shanghai », poursuit l’éditorialiste. « Le système chinois favorise ce type de critères. Si on lui dit de courir avec tel et tel critère, il est prêt à le faire », décrypte encore aux Echos François Godement, directeur du programme Chine et Asie du Conseil européen pour les relations internationales (ECFR).

Et pas la France. « Ce sont des critères qui concernent les universités de recherche très sélectives. Or, les nôtres ne sont pas sélectives. Du coup, lorsqu’on divise le nombre de médaille Fields ou de prix Nobel par le nombre d’étudiants et d’enseignants-chercheurs, on est fortement désavantagés », a également argumenté Geneviève Fioraso vendredi. « La Chine, c’est 1,5 milliard d’habitants, dont 400 millions de membres de la classe moyenne. Numériquement, ça ne sert à rien de se battre », poursuit la secrétaire d’Etat. En revanche, cela ne veut pas dire que la France est larguée en matière de recherche.

Le classement de Shanghai classe les universités. Or, le système français de recherche est scindé entre les universités les organismes de recherche, comme le CNRS ou l’Inserm, qui n’entrent pas dans le classement. Et ces derniers obtiennent des résultats certains. « Ce qui compte, ce sont les résultats obtenus ces derniers mois: l’exploit de la sonde Rosetta à plus de 400 millions de kilomètres de la Terre, la trajectoire réussie de l’ATV-5 vers la station spatiale internationale », avance ainsi Geneviève Fioraso, avant d’asséner : « le classement de Shanghaï n’est pas une fin en soi ».

Parce que la Chine met le paquet. Mais la progression de la Chine témoigne tout de même d’une forte « volonté de se développer dans tous les domaines de la connaissance », complète Elsa Conesa. Et de poursuivre : « la Chine avance comme un bulldozer. Elle a mené une politique de salaires extrêmement favorable pour attirer les chercheurs et elle soigne tout le reste, en créant des campus flambants neufs et en nouant des partenariats partout dans le monde », poursuit l’éditorialiste.

Une « politique du bulldozer » que confirme Geneviève Fioraso. « Il y a aussi une volonté de faire revenir les étudiants chinois en Chine, et une politique sur la qualité de la vie pour attirer chercheurs et étudiants. Mais cela reste encore loin des objectifs européens. La Chine a du retard à rattraper », nuance la secrétaire d’Etat. Aujourd’hui, la Chine ne dépense en effet « que » 1,98% de son PIB en recherche et développement, contre 2,26% pour la France. Mais l’Hexagone n’a presque pas augmenté ses dépenses depuis 10 ans. La Chine, elle, les a augmentées de 250%.

Source : Europe 1

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