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Demande de remise en liberté rejetée pour Sabine Boiron

P.Bastianaggi/Radio1

La cour d’appel avait à statuer ce jeudi sur le cas de Sabine Boiron, incarcérée depuis le 29 août, qui demandait sa remise en liberté provisoire en attendant son procès en appel qui se tiendra courant janvier. Une demande rejetée par la cour d’appel qui estime qu’elle ne présente pas suffisamment de garanties de représentation.

Sabine Boiron est incarcérée depuis le 29 août dans le cadre de l’affaire qui porte son nom, après sa condamnation à 7 ans de prison  pour proxénétisme aggravé et cession de stupéfiants. Si deux autres protagonistes de l’affaire, Thierry Barbion et Marc Ramel, avaient tous deux bénéficié fin septembre d’une remise en liberté provisoire en attendant que l’affaire soit rejugée en appel au mois de janvier, cela n’avait pas été le cas pour Sabine Boiron qui avait vu sa demande rejetée. C’est donc la deuxième fois qu’elle se présente devant la cour pour réitérer sa demande.

« Si j’ai bien compris votre position, attaque la juge, vous voulez une remise en liberté parce que les faits qui vous sont reprochés sont anciens et que vous voulez tourner la page. Vous êtes prête à repartir sur un nouveau pied. » Debout dans le box, Sabine Boiron bien apprêtée, tranchant par sa mise avec d’autres prévenues dans le box, dont Mercedes Dubaquier, acquiesce. « Je n’ai pas vu mon fils et c’est difficile de ne pas le voir, dit-elle en fondant en larmes, il angoisse, il est asthmatique et il est avec mon ex, son père qui a failli me tuer il y a plusieurs années, et qui a profité de mon incarcération pour le récupérer. J’ai tiré un trait sur mon passé. » Moment touchant d’une mère qui réclame son enfant et qui fait son mea culpa, mais qui n’a pas l’air de remuer la juge plus que cela. Et on va savoir pourquoi.

Un courrier qui fait voler en éclats son mea-culpa

« Une de vos codétenues, dans un courrier, indique ceci » et de lire la missive : « Je vais te confier une anecdote. Hier on a eu notre ‘Barbionne’ qui nous a donné notre premier cours de ‘Barbie’. Elle nous a appris à nous déhancher, elle nous disait ‘arrêtez de faire vos mijaurées et baissez les strings, vous voulez du champagne dans votre vie ou continuer à boire de la bière ?’ »  Coup de froid pour Sandrine Boiron qui tente un « C’est un coup de Dubaquier, elle me jalouse. » Affirmation que contredit la juge.

« Sabine Boiron n’a pas compris pourquoi elle est en détention »

On apprendra par le procureur, lors de son réquisitoire, qu’il s’agit en fait d’un courrier intercepté et confié au tribunal. Un réquisitoire qui, sans surprise, est cinglant « Sabine Boiron n’a visiblement pas compris pourquoi elle est en détention. C’est évident. Dans le courrier que vient de lire madame la présidente, on voit bien que vous n’avez pas renoncé à votre ancienne vie ! Quant à vos atermoiements de mère de famille, vous n’êtes pas la seule mère à être en prison. Vous auriez du y penser avant. Avant d’entraîner des enfants dans la prostitution. ». Inutile de préciser que le procureur demande le rejet de sa demande.

« Je crois que la messe est dite »

Me Des Arcis, l’avocat de la défense, avance à la barre sans se faire trop d’illusions. « Je crois que la messe est dite. » Revenant sur le courrier qui entaille sérieusement la crédibilité du mea culpa de sa cliente, il estime que « Elle n’a aucune raison de tenir de tels propos en détention. Elle est jalousée. (….) Je pense pouvoir dire que ce n’est plus la même personne que c’était quand elle se droguait. (…) Elle accepte d’être punie, elle n’est pas dans le déni. » Ainsi, «je vous demande de mettre Sabine Boiron en liberté en attendant le procès au mois de janvier. À un moment il faut savoir mettre fin à ces histoires du passé. »

Le tribunal a rendu sa décision en début d’après-midi. Sabine Boiron passera les fêtes en prison, la cour estimant qu’elle n’offrait pas de garanties de représentation suffisantes pour être mise en liberté en attendant son procès en appel. Une décision qui n’a pas surpris Me Des Arcis, interrogé à la sortie de l’audience, qui soutient que la cour n’a pas vu le cas de Sabine Boiron sous le bon angle.

 

 

 

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