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Dernière ligne droite avant le festival Tahiti Ti’a mai

©CR/Radio1

Du 1er au 10 juillet, 14 groupes de danse et 9 groupes de chant remonteront sur la scène de To’ata pour fêter les 140 ans du Heiva, et rendre hommage à Coco Hotahota au travers du thème, Tahiti ti’a mai. Dans le respect des restrictions sanitaires, chacun s’adapte dans sa préparation. Trois chefs de troupe racontent. 

Cathy Puchon porte Te maeva, sur scène et dans son cœur

Après la disparition de Coco Hotahota qui avait dirigé la troupe Te maeva, c’est Cathy Puchon, 1ère adjointe au maire de Punaauia, qui a « pris les reines » pour rendre un hommage au leader, à l’artiste. Covid-19 oblige, c’est seulement aujourd’hui que cela est rendu possible, et cela a laissé le temps à cette famille de rassembler ses forces. « L’année prochaine nous fêterons les 60 ans d’existence de Te maeva. On sort d’une crise sanitaire assez difficile et nos artistes ont besoin d’exprimer leur savoir-faire en matière de culture et de danse traditionnelles. Au niveau de la préparation, j’avouerai que j’ai fais appel aux anciens du groupe, notamment dans l’écriture, ça a toujours été Coco qui faisait tout, chorégraphies et écriture. Ça fait quand même quelque chose de revenir sur scène. On s’est bien préparés, tout le monde y a mis du sien pour présenter un beau spectacle. »

©Cathy Puchon

Comme le veut la tradition, il faudra patienter jusqu’au samedi 3 juillet pour découvrir le thème du spectacle. C’est bien là la marque des chefs de troupe de cette génération qui avaient pour habitude de garder le secret jusqu’au grand jour, par peur d’être espionné par les concurrents. Mais c’est pour mieux apprécier la surprise.

Reo Papara fidèle à ses convictions 

Mike Teissier est enseignant de chant traditionnel au Conservatoire artistique de Polynésie française. Il a créé sa troupe avec pour but de mettre en valeur sa terre natale, Papara. « On a décidé de reprendre un medley de tous les chants qu’on a chanté depuis 2015, on a sélectionné un paragraphe de chaque année pour le tarava de cette année, en mettant en avant les lieux et les noms importants, qui font sens dans la définition du mata’eina’a de Papara. Et pour le ute, on a repris les paroles du tarava de 2018 qui portait sur Atimaono. »

Comme tous les artistes du pays, Reo Papara a dû s’adapter au contexte sanitaire. Les groupes de danse comme de chant devront se limiter à 80 personnes. Masque et distanciation, l’exercice n’est plus tout à fait le même. Mais à l’image de chacun dans cette crise, ils ont recours à toutes leurs ressources. « Généralement, on frôle les 100 personnes, là on est à peine 45 voire 50. À un moment donné, on n’en pouvait plus on était obligés de retirer les masques, de prendre un peu de distance. Vu que ça n’est pas un concours, qu’il n’y a pas de règlement, on s’était dit qu’on aurait un peu de liberté pour pouvoir se permettre de faire des choses inhabituelles au Heiva. Mais le problème c’est qu’on se retrouve avec un effectif qui n’est pas celui espéré. Ceux sur qui on comptait pour faire de très belles choses ne sont pas là. Eh ben tant pis, on fera avec les éléments qui sont disponibles. »

Reo Papara passera sur scène le même soir que Te maeva, à guichet fermé, le samedi 3 juillet.

Manahau Tahiti présente « Le peuple des pirogues »

Créée il y a un peu plus de vingt ans, Manahau se présente pour la quatrième fois sur To’ata dans le cadre du Heiva. Jean-Marie Biret, président de cette association est, comme peu de chefs de troupe, à la fois auteur, compositeur, chorégraphe et metteur en scène. Un travail d’orfèvre : « Les débuts ont été enthousiastes et puis finalement un peu difficiles parce qu’on avait du mal à recruter et on a aussi eu des difficultés à trouver un orchestre. À part ça, ce fut un vrai plaisir en terme de créativité, de cohérence et de sens. Je suis économe, en argent surtout et en temps, parce que je n’en ai pas et que je n’aime pas abuser du temps des gens, et j’entraîne la troupe à fonctionner de la même manière. Au niveau de la préparation, on n’y passe pas toutes nos soirées. On s’applique, on s’investit beaucoup au moment des répétitions. Je suis ravi de trouver en face de moi ces jeunes gens, et je défends vraiment cette idée là : ils sont respectueux. C’est touchant de voir ça. »

Le spectacle présenté cette année : « Le peuple des pirogues » est l’histoire d’un peuple qui doit quitter son île pour échapper à un mal qui décime la population. Ils doivent alors traverser cette épreuve et partir encore une fois en pirogue. Le message : le peuple polynésien est un peuple résilient, forgé par son histoire. « À l’origine, nous avions des textes de Goenda Reea qui étaient destinés au Hura Tapairu et ils sont beaux, profonds, pleins de sens. Il a fallu les intégrer dans une histoire. Je parle aussi dans mes textes de tous ces caractères qu’on attribue aux Polynésiens : solidaires, respectueux. Certains disent qu’ils sont soumis, mais je ne crois pas, non, non, on n’est pas soumis, on est respectueux. C’est peut-être d’avoir vécu isolés sur une pirogue, où on est vulnérable, et où il faut rester soudés pour arriver au bout du voyage, qui a forgé le caractère des ta’ata tahiti. »

© MB/Radio1

Pour le Heiva aussi, il y a un avant et un après Covid-19. Puisqu’il n’y a pas de concours, on peut s’attendre à plus d’originalité cette année. Sur To’ata, le village du festival sera en place à l’entrée de la scène comme à l’accoutumée. Les groupes de chant et de danse se déplacent aussi dans les communes de Faaa, Mahina, et Teva i uta. L’ensemble des informations concernant les festivités en l’honneur des 140 ans du Heiva sont à retrouver sur le site de la Maison de la Culture.

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