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Desserte aérienne : incertitudes et inquiétudes à Ua Pou et Ua Huka

Le 1er juillet c’est demain mais à Ua Pou et à Ua Huka, c’est toujours l’incertitude côté transport. Tahiti Air Charter, qui a obtenu la délégation de service public pour assurer les liaisons inter-Marquises, n’a pas encore reçu l’autorisation d’opérer. Le Pays a annoncé que Tahiti Nui Helicopters allait prendre le relais mais ce ne sera pas pavant quelques semaines…

Que va-t-il se passer pour Ua Pou et Ua Huka alors que Tahiti Air Charter ne pourra pas assurer les vols comme prévu à partir d’aujourd’hui ? La compagnie du groupe Degage attend toujours des autorisations du service d’État de l’aviation civile pour pouvoir lancer ses vols et assurer sa délégation de service public qu’elle a obtenu du Pays pour les liaisons inter-Marquises. Mais son contrat commence le 1er juillet et elle l’assumera, assure Jean-Christophe Bouissou, ministre en charge des Transports interinsulaires. Une convention doit être signée entre Tahiti Air Charter et Tahiti Nui Helicopters pour que cette dernière assure les liaisons commerciales entre les îles en attendant que la situation se débloque pour Tahiti Air Charter.

Mais l’incertitude demeure. Chez les habitants de Ua Pou et Ua Huka, notamment ceux qui attendent leurs enfants qui doivent rentrer pour les vacances ; chez les professionnels qui accueillent habituellement des touristes et qui ne peuvent recevoir personnes ; chez Tahiti Air Charter qui ne sait pas quand la réponse viendra concernant son autorisation ; et enfin chez Tahiti Nui Helicopters car il lui faut trouver un pilote pour assurer ces liaisons commerciales… La compagnie a bien réussi à trouver quelqu’un mais le temps de le faire venir avec les restrictions sanitaires, les vols ne commenceraient pas avant le 15 ou le 20 juillet. Une question se pose également sur les appareils : deux hélicoptères sont actuellement stationnés à Taiohae, tous deux réservés aux évasans. Si l’un tombe en panne, l’autre prend le relais. Utiliser les deux appareils pourrait impacter les évasans en cas de problème technique.

Actuellement, quelques vols sont déjà opérés pour le transport de passagers par Tahiti Nui Hélicopter, mais en dehors des heures d’évasans qui restent prioritaires. Ils ont donc lieu entre 6h30 et 8h et entre 16h30 et 18h. Mais un hélicoptère embarque cinq passagers et leurs bagages, contre 16 pour les Twin Otter d’Air Tahiti et 8 pour le Cessna 208 de Tahiti Air Charter. Surtout, les tarifs sont bien plus élevés (entre 19 500 et 26 000 Fcfp) et la liaison s’effectue des îles à Taiohae, le village de Nuku Hiva, il faut donc trouver un moyen de rejoindre l’aéroport de Terre déserte si on veut continuer son voyage vers Tahiti.

Sur l’aspect financier, Jean-Christophe Bouissou assure que les tarifs qui s’appliqueront chez Tahiti Nui Hélicoptères pour assurer la délégation de service public de Tahiti Air Charter ne seront pas ceux-là, ils seront ceux convenus par la compagnie du groupe Degage.

Immatriculation de l’avion : « une case cochée », mais il en reste d’autres

Aux Marquises, on s’énerve un peu de cette situation tout en prenant les choses comme elles viennent. Il va de toute façon falloir trouver des alternatives pour rejoindre Nuku Hiva et Papeete ou y revenir avant que Tahiti Nui Helicopters soit en capacité d’assurer les vols du programme de Tahiti Air Charter. Et comme l’explique Joseph Kaiha, le maire de Ua Pou, ce n’est pas la première fois :

Le hasard fait parfois bien les choses mais pas dans ce cas puisque l’interruption de la desserte tombe au moment où les vacances scolaires démarrent. Une centaine d’élèves sont à rapatrier, selon Joseph Kaiha. Sans compter les impacts touristiques, sociaux, sanitaires… « On est vraiment embêtés », explique le maire de Ua Pou.

Du côté de l’État, le haut-commissariat assure tout faire pour que la situation se débloque au plus vite : « Nous faisons au plus vite dans le cadre d’une instruction sérieuse ». Il n’est pas question de prendre le moindre risque, tout doit être vérifié. Et il n’est pas possible de donner de date sur la fin de l’instruction du dossier car cela dépend également de la capacité de Tahiti Air Charter à fournir les éléments demandés. Un conseil spécialisé a d’ailleurs été dépêché auprès de la compagnie pour l’accompagner sur ses obligations. Le fait que Tahiti Air Charter ait choisi de se doter d’appareils monomoteurs fait beaucoup parler et l’État reconnait que « le sujet est au cœur du dossier ». « Mais ce n’est pas le seul », précise un responsable. Justement des propositions sont faites par la compagnie pour parer à toutes les éventualités et celles-ci doivent être justifiées et approuvées par la Direction générale de l’aviation civile de Paris. Enfin, des phases tests sur le terrain avec des experts nationaux de la DGAC doivent également avoir lieu.

Chez Tahiti Air Charter, Emmanuel Bonifait, directeur d’exploitation de la compagnie, explique que « les échanges continuent » sur un dossier « très technique ». La compagnie a reçu l’immatriculation et la classification de l’avion mardi dernier : « C’est une case cochée, mais il en reste d’autres. »

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