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Élection américaines : qui est Kamala Harris, la future vice-présidente des États-Unis ?

À 56 ans, Kamala Harris s’apprête à devenir, si les résultats de l’élection présidentielle sont confirmés, la première femme à accéder à la vice-présidence des États-Unis. Fille d’immigrés jamaïcain et indien, procureure sévère, sénatrice « dure à cuire »… Retour sur le parcours de cette « pionnière » au profil très différent de celui de son colistier Joe Biden.   

« We did it, Joe Biden ». C’est le premier message qu’a publié Kamala Harris à l’annonce des résultats de l’élection américaine en Pennsylvanie. Le basculement de cet état-clé du côté démocrate assure, sauf recours judiciaire victorieux pour le camp Trump, à Joe Biden de s’installer à la Maison Blanche en janvier. Une victoire qu’il doit en partie à sa colistière, qui a su parler à certaines franges de l’électorat pas entièrement convaincues par le candidat âgé de bientôt 78 ans. Kamala Harris, c’est une autre génération : la native d’Oakland, en Californie n’avait que 9 neuf ans quand Joe Biden a été élu pour la première fois au Sénat.

Mais c’est surtout son profil et sa carrière, qui l’ont porté tout au long de cette campagne. Avec son père, jamaïcain et professeur d’économie et de sa mère indienne, qui fut, chercheuse spécialiste du cancer du sein, elle a grandi dans un milieu très éduqué, mais aussi très engagé pour les droits civiques. C’est d’ailleurs dans le droit qu’elle se spécialise à l’université Howard, fondée à Washington en pleine ségrégation pour accueillir les étudiants afro-américains. Des études brillantes qui la mèneront au poste de procureure à San Francisco, avant d’être élue, par deux fois, procureure générale de Californie. Des postes où elle est saluée comme une « pionnière », du fait de ses origines multiples, et où elle se forge une certaine réputation de sévérité. L’aile gauche du parti démocrate lui reproche d’avoir toujours favoriser une justice très répressive.

La politique n’a jamais été très loin de son parcours, mais ce n’est qu’en 2017 qu’elle prête serment au Sénat. Là encore, elle se taille une réputation de « dure à cuire », notamment dans les très médiatiques interrogatoires menés par l’assemblée. Candidate déclarée à la course à l’investiture du parti démocrate en 2019, elle a notamment attaqué Joe Biden sur ses prises de positions passées sur les questions ethniques. Après son retrait des primaires, la choisir comme colistière, a été une décision « en plein dans le mille » avait commenté Barack Obama en août dernier. Il est vrai que la sénatrice, qui met en avant ses origines, ses prises position pour le droit des femmes, mais aussi sa liberté de ton ou sa famille recomposée, a bien tenu son rôle pendant la campagne. Si le camp Républicain, et notamment Donald Trump l’ont plusieurs fois accusé de vouloir instaurer un « état socialiste » – épouvantail électoral aux États-Unis – Kamala Harris est plutôt réputée, comme Joe Biden, pour ses positions centristes. Lors de sa première intervention après l’annonce des résultats, vêtue de blanc en hommage aux suffragettes elle a appelé à se « mettre au travail » dès à présent pour restaurer « l’âme de l’Amérique ».

Toujours des perles, et parfois des perles de Tahiti

Kamala Harris apparait très fréquemment en public avec un collier ou des pendentifs de perles. Des perles blanches, arborés de façon assez classiques par les femmes politiques américaines, mais aussi, bien souvent, des perles noires. Et ce n’est pas qu’une question de goût. Le collier de perle est un signe de ralliement pour les membres de Alpha Kappa Alpha une confrérie (ou « sororité ») réservée aux femmes créée au sein de l’université d’Howard dès 1908. La future vice-présidente américaine l’avait rejoint en 1986. « Les perles représentent le raffinement, la sagesse » mais aussi « la solidarité entre les membres de AKA' », expliquait en août la présidente de la confrérie Glenda Glover à Vanity Fair. Et Kamala Harris semble beaucoup tenir à ce symbole : la sénatrice porte des perles dans la plupart de ses apparitions publiques, en faisant même un signe de distinction. Elle arborait par exemple un collier de « perles noires de Tahiti » lorsqu’elle avait prêté serment au Sénat. Une visibilité qui est quoiqu’il arrive bienvenue pour la filière perlicole du fenua.

©Collage réalisé par le NYTimes.

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