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Éliane Tevahitua pressentie au poste de vice-présidente en cas de victoire du Tavini

©CP/Radio1

Moetai Brotherson, qui court aux élections l’œil fixé sur la présidence du Pays, a annoncé ce lundi matin qu’en cas de victoire du Tavini aux territoriales, Éliane Tevahitua serait nommée vice-présidente du gouvernement, en charge de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Culture et de l’Artisanat.

Le samedi 18 mars au congrès du Tavini, Éliane Tevahitua était annoncée en 2e position sur la 3e section des îles du Vent derrière Oscar Temaru. Le lundi suivant, au moment du dépôt de la liste bleu ciel, elle en avait disparu au profit de Maurea Maamaatuaiahutapu, fille de Vito, et Oscar Temaru indiquait à nos confrères de Tahiti Infos qu’il l’aurait bien vue à un poste de ministre.

Ce matin Éliane Tevahitua est apparue en conférence du presse, entourée d’Oscar Temaru et de Moetai Brotherson, pour une annonce qui clarifie les choses : si le Tavini accède à la tête du Pays, elle sera vice-présidente du gouvernement, en charge de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, de la Culture et de l’Artisanat. Oscar Temaru comme Moetai Brotherson ont expliqué que tous deux auraient souhaité réserver à Éliane Tevahitua, ancienne directrice de l’école des sages-femmes, le poste de futur ministre de la Santé, une proposition qu’elle a déclinée. Des discussions plus récentes ont abouti à la promesse de faire d’elle la vice-présidente du Pays.

 

Un processus dont on se rend bien compte qu’il n’a pas été de soi, même pour la principale intéressée. « Je remercie cet homme-là, a-t-elle déclaré en montrant Oscar Temaru, qui m’a fait subir une épreuve, mais je suis sortie victorieuse de cette épreuve. Il fallait tester la solidité des amarres du bateau avant de prendre la mer. »  La décision a été prise à huis clos entre Éliane Tevahitua et Oscar Temaru, sans que Moetai Brotherson ne soit au courant : « C’est comme ça dans tous les partis, il y a des changements de dernière minute, » dit ce dernier, qui rappelle aussi qu’il y avait eu des changements à la onzième heure en 2013 et en 2018. Et si le Tavini perd les élections, « je sortirai la tête haute », dit Éliane Tevahitua.

« La Mère Fouettarde » du gouvernement

Elle explique pourquoi elle a refusé d’envisager le poste de ministre de la Santé : « Je suis issue du sérail. On ne peut pas être juge et partie alors que pendant une quarantaine d’années on est de ce monde-là, du monde hospitalier. Mais pas de souci pour que le futur ministre bénéficie de mon expertise. » Et elle promet de se montrer tout aussi intransigeante au gouvernement qu’elle l’a été à l’assemblée : « Je serai un peu la Mère Fouettarde, je vais faire régner l’ordre pour que ça marche droit. Il n’y a pas de raison pour que je sois indulgente envers mon propre camp. » Elle tenait, dit-elle, au portefeuille de la Culture, et sur ce sujet elle n’est pas totalement en accord avec Oscar Temaru : « Ça ne va pas lui plaire, dit-elle en indiquant le metua, mais je trouve quand même qu’en matière de culture, pas pour les autres domaines, Heremoana a fait de son mieux et j’aime beaucoup le travail qu’il a réalisé jusque=là. »

« Pas de tractations de marchand de tapis »

D’autres noms de « ministrables » seront distillés d’ici au premier tour des élections, le 16 avril, promet Moetai Brotherson. Pour le moment, il se borne à dire que son gouvernement serait majoritairement composé de femmes – 6 sur 10. Cet engagement est-il une façon de couper court aux discussions que manque rarement de susciter la composition d’une équipe gouvernementale ? C’est un Moetai Brotherson très jupitérien qui rappelle que « c’est le président qui choisit » et qu’il » n’y aura pas d’alliance au 2e tour », tout en réaffirmant que son gouvernement accueillerait un ministre issu de la minorité.

Des parachutés, oui, mais compétents…

Difficile dans ce contexte de ne pas interroger les candidats sur les liens familiaux qui ont joué un rôle certain dans la composition des listes bleu ciel. La réponse, c’est qu’au Tavini les candidats, même parachutés, sont compétents. « Je pense que ce qui choque les Polynésiens, c’est quand on met à des postes politiques des gens qui ont des liens familiaux proches mais qui ne sont pas en mesure d’exercer les mandats et les postes qu’on leur confie, » justifie Moetai Brotherson. « Si vous voulez parler de la maman de Tematai, c’est pas nous qui avons choisi, dit Oscar Temaru, ils se sont réunis à Papara, c’est leur décision, c’est leur tomite qui a décidé ça. J’aurais préféré autre chose, mais voilà c’est comme ça. » Et s’il peut y avoir des divergences sur les méthodes entre la jeune garde et l’ancienne, tout le monde se retrouve sur les valeurs, insiste Moetai Brotherson.

 

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