ACTUS LOCALESÉCONOMIE

Énergies renouvelables : pas moins cher, mais plus vertueux

 

Le poste de pilotage du mix énergétique de la TEP. ©Presidence

Le nouveau P-Dg d’EDT, Didier Pouzou, a fait le point sur les orientations énergétiques de la Polynésie, qui s’est fixé un objectif de 75% d’ENR en 2030. Il rappelle qu’il est irréaliste de penser que les prix puissent baisser, non seulement parce que nous sommes encore dépendants du pétrole, mais aussi parce que les énergies renouvelables demandent des investissements importants qu’il faut amortir. Mais contrairement à la rumeur persistante, la Polynésie n’a pas l’électricité la plus chère du monde, ni même du Pacifique.

« C’est notre cheval de bataille », dit Didier Pouzou : EDT, comme la maison-mère en métropole, « veut sortir du thermique à moyen terme » et réoriente son activité vers le renouvelable. 34 à 36% de l’électricité à Tahiti est d’origine hydroélectrique. Mais le thermique ne pourra pas disparaitre complètement : ce sera toujours la « solution de secours » lorsque le soleil et l’eau font défaut.

Hydroélectricité : pas de nouveaux projets, mais un « aménagement de l’existant »

Pour l’instant, pas de nouveaux grands projets hydroélectriques à Tahiti, qui soulèvent des problématiques foncières complexes, mais plutôt l’aménagement de l’existant pour gagner « une dizaine de pour cent. » Est-ce réaliste au vu des objectifs que s’est fixé le Pays ? « Nous ne sommes pas les décideurs, botte en touche le P-Dg d’EDT, c’est le gouvernement qui donne sa feuille de route. » 

« L’électricité la plus chère du monde », c’est au Danemark

Didier Pouzou, comme nombre de ses prédécesseurs, veut tordre le cou à la légende de « l’électricité la plus chère du monde » en Polynésie. L’objet du virage vers les énergies renouvelables n’est pas tant de faire baisser la facture  – car les amortissements des investissements ne font que commencer – que de réduire la dépendance au pétrole pour des prix plus stables, et une production moins polluante.

EDT se targue de fournir aux consommateurs résidentiels de moins de 200 KwH (la majorité) au prix unitaire de 32,77 Fcfp : en 2022, c’est au Danemark que le KwH est le plus cher au monde, à 57,28 Fcfp. En métropole, il est à 22,67 Fcfp.

Cinq augmentations à venir, tous les six mois

Didier Pouzou rappelle que le prix du gasoil a doublé depuis le début de l’année, une augmentation qui sera répercutée graduellement au cours des deux ans et demi à venir, tous les six mois, selon l’accord passé avec le gouvernement.

 

Article précedent

La minute de l entrepreneur 22/12/22

Article suivant

Moorea : EDT s’en va, mais veut rassurer

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

Énergies renouvelables : pas moins cher, mais plus vertueux