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Enseigner le fait nucléaire en Polynésie française

Les travaux de la communauté éducative sur l’enseignement du fait nucléaire en Polynésie ont repris vendredi.  Le groupe de travail, créé en 2018, constate que les élèves connaissent mieux la thématique qu’il y a quelques années, mais que leurs connaissances ont encore besoin d’être étoffées.

La ministre de l’Éducation, Christelle Lehartel et le vice-recteur Thierry Terret ont ouvert le premier groupe de travail de l’année scolaire 2022-2023, consacré à l’enseignement du fait nucléaire, dans les classes du 1er et du 2nd degrés de la Polynésie française, vendredi après-midi à la Direction générale de l’éducation et des enseignements (DGEE). Étaient présents la déléguée au suivi des conséquences des essais nucléaires et cheffe de projet du centre de mémoire des essais nucléaires français dans le Pacifique, Yolande Vernaudon, le directeur de cabinet du Ministère de l’éducation, membre du groupe de travail sur le centre de mémoire des essais nucléaires, Thierry Delmas, et la doyenne des inspecteurs du 2nd degré, Yvette Tommasini.

Créé en novembre 2018 sous l’impulsion du ministère de l’Éducation, ce groupe de travail pluridisciplinaire regroupant des inspecteurs du 1er et du 2nd degrés, des conseillers pédagogiques et des professeurs, a pour objectif de proposer un programme d’enseignement du fait nucléaire auprès des élèves afin qu’ils construisent leur propre réflexion sur ces évènements, et de valoriser le travail réalisé sur la thématique.

Un processus en évolution constante

Le fait nucléaire est une notion déjà abordée dans le programme d’Histoire, mais qui mérite d’être étoffée selon la ministre de l’Éducation : « On est d’accord pour dire, aujourd’hui, que ce sont des évènements qui se sont passés en Polynésie française. C’est un fait historique qui appartient à la Polynésie française. Il m’est apparu essentiel dès ma nomination de l’inscrire dans le programme de la Polynésie française, afin de donner l’opportunité à nos jeunes de connaître et comprendre l’histoire de leurs îles, de leur Pays. »

En effet, on constate aujourd’hui, que la jeunesse polynésienne a conscience du fait nucléaire dans leur Pays, mais qu’elle rencontre encore des difficultés à situer ces évènements dans le temps et l’espace géographique. Il est nécessaire, pour le corps enseignant polynésien, d’étoffer les connaissances des élèves sur un sujet qui est désormais indissociable de l’histoire de la Polynésie française.

Le groupe de travail traite du fait nucléaire, par le biais d’outils nouveaux, innovants et virtuels avec un accès non limité aux ressources historiques ; notamment une série de capsules vidéos produites par la DGEE et les enseignants qui prodiguent ses enseignements dans les établissements scolaires, ou encore, la réalisation d’une exposition virtuelle de tous les travaux réalisés et des productions autour de la thématique, en partenariat avec l’École d’animation et de jeux vidéo Poly3D.

« En aucun cas une approche dogmatique »

La commande du groupe de travail répond aujourd’hui à une demande sociale et politique, qui relance la question de la mémoire. Elle intègre l’évolution du discours politique local et national sur le fait nucléaire. Le but est d’élargir le champ des disciplines concernées, afin de prendre en charge la question dans toutes ses dimensions (historique, sociale, économique, sanitaire, environnementale, artistique, etc.), le tout dans un cadre scientifique rigoureux et sans prise de position, avec une approche critique et comparative des sources, pour distinguer les faits et les interprétations.

Pour rappel, le but de cet enseignement n’est pas d’orienter nos élèves à être des « pros » ou « antinucléaires », mais bien de rester dans nos objectifs et devoirs d’éducation, d’information, et de communication. Ce n’est en aucun cas une approche dogmatique. La finalité du projet est d’enseigner le fait nucléaire à partir d’un programme élaboré en Polynésie par des enseignants polynésiens afin que l’élève ait toutes les clés en main, pour comprendre l’Histoire de la Polynésie française.

Avec communiqué

 

 

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