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Érosion, surexploitation… Le sable, défi de demain ?

À l’occasion de la Journée de la Terre, Te mana o te moana lance une grande campagne de sensibilisation et de réflexion autour du sable. Une ressource qui s’épuise peu à peu au niveau mondial, et qui est au centre de défis importants en Polynésie, du fait de l’érosion des plages. Pour l’association environnementale, aucun doute : des changements de comportements et de règles sont nécessaires, au fenua comme ailleurs. 

Comme tous les ans, la Journée de la Terre sera l’occasion, au niveau mondial, d’efforts de sensibilisation sur les dangers qui pèsent sur notre planète. Emballement des  changements climatiques, accumulation des déchets plastiques, appauvrissement des sols… Les défis sont malheureusement nombreux, mais l’association Te mana o te moana, a choisi de mettre en avant une thématique un peu moins commune : le sable. Une ressource qui parait inépuisable, mais ne l’est pas tant que ça. « C’est la deuxième ressource naturelle la plus utilisée au monde, après l’eau », pointe Cécile Gaspar, fondatrice de l’association. Et le sable n’a jamais été autant consommé qu’aujourd’hui, principalement pour faire du béton et des produits de construction. La demande mondiale aurait augmenté de 360% en 30 ans. Résultat : scientifiques et dirigeants mondiaux commencent à s’inquiéter publiquement de sa raréfaction, précise la militante :

Pas seulement les changements climatiques

Cette surexploitation a de multiple conséquences, parmi lesquelles l’aggravation des phénomènes d’érosion des côtés. La moitié des plages de la planète seraient menacées de disparition d’ici la fin du siècle. Mais pas question pour Te mana o te moana de se limiter aux chiffres mondiaux. Avec son projet Hei One, « la couronne de sable », lancé officiellement ce 22 avril, l’association veut interpeller sur les défis locaux du sable. Car au fenua aussi les plages s’érodent. Le phénomène est naturel, bien sûr : les bancs bougent, les courants évoluent, mais ce mécanisme est accéléré par des facteurs d’origine humaine. Là encore, on pourrait citer les changements climatiques, qui entrainent une montée du niveau de l’eau et des tempêtes plus violentes. Mais « ça n’est pas toujours lié à des changements internationaux », reprend Cécile Gaspar. « On se rend compte par exemple à Moorea, qu’on a énormément d’érosion dans certaines zones qui sont liées à la circulation des bateaux ». 

Végétaliser plutôt que bétonner

Cette érosion ne fait pas « disparaitre » le sable, bien sûr, mais son déplacement rapide inquiète les habitants des côtes ou les collectivités, et bouleverse surtout les écosystèmes. Les tortues, par exemple, ont de plus en plus de mal à trouver des sites de ponte accessibles, comme l’a montré une étude menée à Tetiaroa l’année passée. Fatalité ? Non, répond Cécile Gaspard, pour qui il est possible de « réagir », de limiter l’érosion des plages en Polynésie. À condition de parler sérieusement du sujet avec les autorités et les riverains des côtes, de trouver « des solutions communes » si possible des solutions « fondées sur la nature ». Car face à une plage qui s’effrite la bétonisation n’est pas une bonne solution. « Construire un muret, ça ne fera jamais revenir la plage, et ça va complètement modifier l’écosystème littoral, ce qui fait que ça va se creuser encore plus, reprend la consultante en environnement. L’idée ça serait de mettre en place un projet de sensibilisation et au lieu de créer des murets en pierre en caillou ou en béton, essayer de revégétaliser les plages avec des végétaux indigènes, qui sont de nature à maintenir le sable et limiter l’érosion ».

Le projet Hei One sera développé pendant plusieurs mois, au travers de conférences publiques, de rencontres avec les riverains des zones côtières et des élus, d’actions de sensibilisation, et de programmes éducatifs.

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