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Euthanasie : une petite ouverture

La proposition de loi légalisant l'euthanasie a été adoptée par la commission des affaires sociales du Sénat. © MAXPPP par Europe 1

INFO E1 – Le professeur Sicard rend son rapport sur la fin de vie. Il contient trois pistes.

• L’info. Sans jamais prononcer le terme « euthanasie« , François Hollande s’est déclaré pendant la campagne électorale partisan d’une « assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité ». Mais le sujet étant plus que sensible, le président a confié en juillet au professeur de médecine Didier Sicard la mission de rédiger un rapport sur la question. Six mois plus tard, ce dernier rend sa copie, qu’Europe 1 a pu consulter en avant-première.
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© REUTERS

Non à l’euthanasie active. Didier Sicard est catégorique : il refuse de légaliser l’euthanasie active, c’est à dire la possibilité pour un médecin d’injecter un produit à un malade dans l’intention de provoquer sa mort, autrement dit une injection létale. De plus, les pays qui ont légalisé l’euthanasie active croulent sous les demandes d’extension des critères pour en bénéficier. Pour Didier Sicard, la loi sur la fin de vie, la loi Leonetti de 2005, suffit à régler toutes les situations à condition qu’elle soit connue et vraiment appliquée.

Mieux informer médecins et patients. C’est un des problèmes majeurs identifiés par le rapport Sicard : peu de médecins, mais aussi peu de familles, connaissent la loi Leonetti. A savoir qu’un praticien a le droit, pour soulager la souffrance d’un malade en phase terminale, de lui donner de la morphine ou un sédatif à très forte dose, quitte à le faire mourir plus vite. Didier Sicard préconise donc de former les médecins et de mieux informer les familles.

© BBC

Laisser les malades anticiper. Côté nouveautés, le rapport propose de créer un fichier national informatisé qui centraliserait les directives anticipées, c’est-à-dire la possibilité pour chacun de dire ce qu’il souhaite pour la fin de sa vie, à l’image de ce qui existe avec la carte pour les dons d’organe. Ces directives anticipées existent déjà mais peu l’utilisent : seuls quelques rares patients le précisent sur une simple feuille volante laissée dans leur portefeuille.

Le suicide assisté, l’autre piste envisagée. L’autre innovation proposée par le rapport Sicard est à aller chercher du côté du suicide assisté. Dans ce cas, le médecin n’injecte pas un poison, comme dans l’euthanasie active, c’est le patient qui absorbe lui-même une potion mortelle. Didier Sicard cite en exemple le système appliqué dans l’Orégon, aux Etats-Unis : ce suicide est encadré exclusivement par le corps médical, sans la présence de bénévoles pour le dernier geste, comme c’est le cas en Suisse. Et la procédure est claire : deux médecins valident le diagnostic, attestent que le patient n’est pas atteint de troubles mentaux et qu’il n’a bien plus que six mois à vivre, avant de lui remettre le produit. C’est à ce dernier qu’il revient alors de passer à l’acte.

Source : Europe1

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