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Grève générale : un protocole d’accord est « possible »

Les syndicats signataires des préavis de grève générale illimitée, qui doivent entrer en action mercredi prochain, ont été reçus ce jeudi au Medef et à la présidence. Deux rendez-vous qui ont permis d’avancer sur certains points des cahiers de revendications, mais pas, pour l’instant, de lever la menace de mouvement.

« Le message est passé ». C’était le sentiment des responsables de l’intersyndicale, ce jeudi après-midi, après une journée de discussions sur leur préavis de grève. Un préavis qui n’est toutefois pas levé : « Rien n’est écrit, rien n’est signé », pointe Lucie Tiffenat, cheffe de file du syndicat Otahi. « Jusqu’à preuve du contraire », les syndicats signataires appellent donc toujours les salariés de 14 secteurs du privé, ainsi que de la fonction publique territoriale et d’État à entamer une grève illimitée le mercredi 24 novembre. Mais d’après Patrick Galenon, « il y a des chances » qu’un protocole d’accord soit signé d’ici là. « Je crois qu’on a beaucoup avancé, que le gouvernement a compris nos revendications, oralement, il a accepté beaucoup de choses, explique le secrétaire général de la CSTP-FO. Maintenant, il faut qu’il voie aussi les patrons ».

« Points de convergence » avec le Medef

C’est d’ailleurs face à une partie du patronat que l’intersyndicale – qui compte dans ses rangs quatre des cinq principales organisations du Pays – avait commencé sa journée de négociation. Au siège du Medef, les discussions avaient là aussi été qualifiées de « constructives » et des deux côtés de la table, on veut insister sur les points de « convergence » plutôt que sur les oppositions. Pour Olivier Kressman, vice-président du Medef, la discussion a aussi été l’occasion de s’accorder sur la nécessité d’un diagnostic indépendant sur la situation du travail et du dialogue social, et d’une « remise à plat » de la gestion de la protection sociale de l’autre.

Le patronat se retrouve aussi, dans une certaine mesure, sur la critique de la réforme de la gouvernance de la CPS envisagée par le Pays, dont les syndicats demandent le retrait. « Il faut retravailler la copie avec le gouvernement », convient-on au Medef, qui s’est toutefois abstenu, plutôt que de voter un avis défavorable, lors du vote du Cesec la semaine passée. Un point abordé, plus tard, avec plusieurs ministres réunis à la présidence, et rejoints, pour la session de discussion de l’après-midi, par Édouard Fritch. Ce dernier aurait accepté d’ouvrir des discussions spécifiques sur cette réforme et plus largement sur l’avenir de la protection sociale.

Des « propositions » du Pays attendues sur l’obligation vaccinale

Les négociations, qui doivent reprendre ce vendredi après-midi porteront aussi, bien sûr, sur la loi sur l’obligation vaccinale dont les syndicats, qui dénoncent ses « effets pervers et discriminatoires » dans certaines entreprises, demandent l’abrogation. Une option qui semble être écartée par le président du Pays : « il a peur d’une nouvelle vague qui ferait des morts », pointe Patrick Galenon, « mais ils vont nous faire des propositions ». Pour l’intersyndicale, c’est à la fois le périmètre de la réforme – un amendement tardif avait élargi son application à l’ensemble des professions en contact avec du public – et son mode d’application – « des difficultés avec des patrons qui font de l’excès de zèle » et « des problèmes de contrôles », notamment à l’hôpital – qui pose problème. Des problèmes qui n’ont pas été niés au Medef, où on a souligné les imprécisions de l’administration sur la mise en place de la loi, et rappelé que les employeurs étaient fréquemment rappelés à leur responsabilité légale vis-à-vis de la santé de leur salariés. Là encore, un terrain d’entente pourrait être trouvé.

Pas de chiffrage sur les salaires

Reste un point central, celui des salaires. « Quand ça parle chiffres, ça bloque », ironise Lucie Tiffenat. L’intersyndicale a mis sur la table une demande de « revalorisation du pouvoir d’achat de 4% ». Un « rattrapage » après 8 ans sans hausse du Smig, notent certains responsables qui évoquent en outre vers « la flambée des prix », qui « pourrait s’accentuer dans les mois à venir ». Le principe de cette revalorisation a été actée par le président Édouard Fritch pour le premier trimestre 2022 – « on préférerait le 1er janvier », dit Patrick Galenon – et le patronat semble lui aussi l’accepter, précisant que les négociations annuelles « n’ont pas attendu le préavis » pour démarrer. Mais aucun chiffre n’est avancé d’un côté comme de l’autre. D’où la nécessité de tenir des « discussions tripartites », pour les responsables de l’Intersyndicale. Là encore, l’annonce concrète pourrait être remise à plus tard. « Il ne faut pas trop se presser, prévenait à midi le ministre de l’Économie et des Finances Yvonnick Raffin. Ce sont des sujets importants, il nous faut prendre du recul, de la hauteur et apporter les éléments de réponses qui satisfassent toutes les parties ».

Les syndicats et le gouvernement se sont donné rendez-vous ce vendredi à 15h30 à la présidence. D’ici là chacun devra « rédiger son projet sa version du protocole d’accord ».

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2 Commentaires

  1. Louis Bresson
    19 novembre 2021 à 8h57 — Répondre

    Autrement dit, on s’oriente vers la suppression de l’obligation vaccinale, ou plutôt son remplacement par le passeport vaccinal. Le gouvernement peut très bien expliquer que la vaccination obligatoire posant des problèmes juridiques insolubles aux chefs d’entreprises, elle sera remplacée par le passeport vaccinal, qui est beaucoup plus simple à contrôler.
    Cette solution permet également au président du pays de solutionner le problème politique posé par le refus de deux personnalités importantes de se faire vacciner. Si le passeport vaccinal est exigé à l’entrée de tous les bâtiment publics, ces deux personnes ne pourront tout simplement plus accéder à leurs bureaux ni à l’hémicycle de l’assemblée.
    S’agissant de la réforme de la PSG, il est urgent de revoir le projet du ministre des finances, en respectent un peu mieux, à travers le conseil d’administration de la Caisse de prévoyance sociale, les représentants des cotisants, travailleurs et employeurs.
    Quand à l’assurance chômage, proposée il y a plus de vingt ans par Boris Léontieff dans le programme du Fetia Api pour protéger les salariés « involontairement privés de leur emploi », la période difficile du Covid a montré qu’il est grand temps de la mettre en place. Juste une question de volonté politique.

  2. gaston
    19 novembre 2021 à 9h00 — Répondre

    laisser faire leur grève général ceux qui font la gréve ce sont les incompétents dans les sociétés ne pas rentrer dans leurs chantages .Laisser dans leurs conneries

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