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Ia Ora te Nunaa présente une liste « composée de non professionnels de la politique à 96% »

Ia Ora Te Nunaa a présenté ce mercredi sa liste pour les élections territoriales, pleine de nouvelles têtes, et dévoilé les grandes lignes de son programme. Avec au premier chef la justice fiscale pour répondre à l’urgence sociale.

C’est la dernière des 7 formations en lice le 16 avril prochain à présenter ses candidats. Ia Ora te Nunaa, mené par le trio Rohfritsch-Bouteau-Tarahu, a costitué une liste à 96% composée de « non professionnels » de la politique, même si certains noms ne sont pas totalement étrangers aux électeurs. Ainsi Tati Salmon, candidat malheureux à la mairie de Maupiti, ou Michel Leboucher, ancien ministre de l’Éducation, qui comme d’autres « anciens » apparait sur la liste en suppléant et servira de peperu au reste de la liste. Mais le plus jeune candidat a 19 ans, et la moyenne d’âge de la liste plafonne à 44 ans. Autre particularité, 5 des 8 têtes de section sont des femmes.

Côté programme, « la priorité absolue, c’est ce qu’on entend dans les quartiers, il y a vraiment une urgence sociale qui est criante, dit Nicole Bouteau. Le premier sujet n’est plus celui de l’emploi, le premier sujet est devenu la cherté de la vie. » Et la première mesure, c’est la suppression de la « TVA sociale » qui pour Teva Rohfritsch est responsable pour moitié de l’inflation. Ia Ora te Nunaa prône aussi la baisse d’autres taxes à la consommation et à l’importation, notamment pour « neutraliser le coût du transport. »

Emploi : refonte des contrats aidés

Ia Ora te Nunaa propose aussi une réorientation des CAE en « contrat Taiete » au Smig, soumis à cotisations, et dont 40% serait supporté par les entreprises. Il est aussi question d’un contrat « Hiroa » d’un an pour 100 à 150 personnes qui ont un projet culturel, et des CVD rebaptisés contrats « Hau Fenua » qui proposeraient des emplois dans l’administration, payés selon le barême du 1er échelon.

Sur les retraites, la proposition de Teva Rohfritsch est similaire à celle d’Angelo Frébault, qui n’a jamais réussi à la faire examiner par l’assemblée : permettre le départ en retraite à  62 ans OU 38 annuités, au lieu du « ET » actuellement en vigueur. Il propose également d’exonérer de CST les retraites inférieures à 2 Smig.

Décentralisation : « les maires dans leur mairie ! »

Tva Rohfritsch n’est pas satisfait du transfert aux communes des compétences en matière d’aide sociale ou de jeunesse et sports, « qui transforme le maire en prestataire de services ». Il entend demander une nouvelle modification du statut pour transférer aux maires les « compétences générales d’intérêt local » : « Tout ça ne doit pas être décidé à Tahiti. » Et il profite de l’occasion pour tacler le Tapura, fier d’avoir 42 maires sur 48 sur sa liste, mais qui n’ont pas été élus pour finir à Tarahoi, dit-il : « Les maires dans leur mairie ! » Il propose également la création de « maisons fenua services » dans les communes, où des membres aguerris de l’administration aideront les citoyens dans leurs démarches.

Et le sénateur espère également un changement plus profond, qui créerait des « Pays autonomes » dans un nouveau titre de la Constitution, et qui s’appliquerait aux territoires du Pacifique et peut-être à la Guyane. « La République aussi doit évoluer avec son temps. Il n’y a pas un seul peuple français », dit-il en rappelant les déclarations d’Emmanuel Macron aux Marquises sur les peuples premiers.

Les embouteillages, une priorité

Ia ora te Nunaa n’est pas convaincu par le système actuel, qui coûte un milliard par an au Pays en soutien au délégataire de service public : oui, on voit davantage de bus, mais il en faut encore et il est prêt à proposer des aides à l’investissement. En contrepartie, il souhaite une expérimentation sur trois ans du « billet à 100 Francs » pour tous les trajets. Mais l’objectif, c’est le « Tram Papeete Nui » entre Paea et Arue, pour un coût qu’il estime à 1 milliard par kilomètre.

Revoir le système éducatif

Le statut d’autonomie nous permet de créer nos propres diplômes, rappelle Ia Ora Te Nunaa qui veut développer cette possibilité, mais aussi généraliser les heures d’étude après les cours en faisant appel aux associations, et rapprocher les élèves des entreprises dès la 5e. Et pourquoi pas créer une « fonction publique de l’enseignement » ? « Nous sommes autonomes, allons jusqu’au bout ! » s’exclame-t-il.

Teva Rohfritsch sera l’Invité de la rédaction de Radio1 jeudi 23 mars de 11h30 à midi, en direct sur Radio1 et Tiare FM ainsi que sur la page Facebook de Radio.

 

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