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La collection littérature d’Au Vent des îles fait peau neuve

©MB/Radio1

Premiers ouvrages présentés par Au Vent des îles pour aa rentrée littéraire qui s’annonce riche, La Baleine tatouée écrit par Witi Ihimaera et le recueil de nouvelles 39 bonnes raisons de transformer des obsèques hawaiiennes en beuverie, écrit par Kristiana Kahakauwila, ont tous deux été traduits par Mireille Vignol – le second en collaboration avec Chantal Spitz – avec pour objectif de retranscrire au plus près la saveur de l’anglais des auteurs natifs du Pacifique. La nouvelle charte graphique de la collection littérature de l’éditeur a beaucoup contribué au succès des derniers ouvrages placés en rayon. 

C’est un nouveau départ pour la maison d’édition Au Vent des îles. Les deux premiers ouvrages de la nouvelle collection littérature ont été présentés par leur traductrice Mireille Vignol, ce mercredi en direct de métropole. La première parution habillée de la nouvelle charte graphique, La Baleine tatouée – The whale rider – est en passe de devenir un  classique en France – long seller -, tandis qu’il l’est déjà dans le reste du monde. Il s’agit d’une histoire bien connue, écrite dans les années 1980 par Witi Ihimaera, auteur néo-zélandais. C’est le livre néo-zélandais et océanien le plus traduit au monde selon l’éditeur et il a été adapté au cinéma – Paï, l’élue d’un peuple – en 2002. Il précise aussi qu’un second tirage est déjà prévu pour répondre à l’engouement des libraires français. Le second livre présenté porte le nom d’une des nouvelles qu’il contient : 39 bonnes raisons de transformer des obsèques hawaïennes en beuverie. Écrit par Kristiana Kahakauwila, première autrice hawaïenne publiée par l’éditeur, le livre intitulé This is Paradise dans sa version originale dresse l’envers de la carte postale hawaïenne, le vrai visage de ce paradis proche du fenua.

Lecture avec le regard de Mireille Vignol, traductrice

Comme l’explique Mireille Vignol, Witi Ihimaera réécrit régulièrement ses textes qui ne cessent d’être actualisés. La version de laquelle elle est partie était celle destinée à un public international, « extérieur à la Nouvelle-Zélande ». Si à l’époque où le livre qualifié de « féministe » est sorti, dans la Nouvelle-Zélande des années 1980, la langue maori était peu connue du reste du monde, la linguiste a estimé qu’elle l’était davantage aujourd’hui et est revenue à « une version hybride » où la « poésie » de l’écriture originale en maori garde une plus grande place.

Et le titre du second ouvrage présenté par la traductrice ne laisse pas indifférent : 39 bonnes raisons de transformer des obsèques hawaiiennes en beuverie est un recueil de nouvelles écrit par Kristiana Kahakauwila, une trentenaire qui dépeint la société hawaiienne contemporaine. À titre d’exemple, la première nouvelle qui donne son nom au livre en anglais – This is Paradise – met en avant la question identitaire qui fait écho à celle de la Polynésie, avec un jeune couple composé d’une jeune fille américaine née à Hawaii et d’un jeune homme hawaiien. La seconde nouvelle intitulée Wanle plonge le lecteur dans l’histoire d’une coqueleuse. Le personnage porte cette pratique des combats de coqs répandue dans le Pacifique, et à la grande surprise de la traductrice dans le nord de la France, et aux Philippines aussi.

Une traduction de l’anglais de Hawaii au français de Tahiti

Pour rendre la traduction de passages en Pidgin hawaiien – créole  local – plus authentique, Mireille Vignol a suivi les conseils linguistiques de Chantal Spitz, autrice polynésienne renommée, et propose un français « à la saveur particulière », ni de Tahiti ni classique, « plus contracté et plus direct » mais avec le soin de « ne pas tomber dans les clichés ». Des extraits des deux romans sont disponibles sur le site internet des éditions Au Vent des îles et via le podcast encres bleues. Et pour les esprits curieux, un extrait audio des livres publiés par la maison d’édition est diffusé chaque mardi et à retrouver sur les réseaux sociaux.

Une nouvelle charte graphique qui fonctionne bien

La nouvelle charte graphique de la collection littérature a été réalisée par Gabrielle Ambrym, illustratrice et designer textile ayant grandi au Vanuatu. Elle a été choisie suite à un appel d’offre l’an dernier. La formule fonctionne immédiatement à la publication de La Baleine tatouée auprès des libraires et l’éditeur constate un regain remarquable des ventes, estimant qu’il pourrait devenir un long seller – ouvrage dont les ventes se maintiennent à long terme. Les visuels sont construits en trois parties : un fond inspiré de la tradition du papier dominoté, marqué d’un petit motif répété, qui servait à protéger les livres ; une aquarelle originale réalisée par Gabrielle, inspirée de l’ouvrage ; et l’aquarelle en question répétée en petit comme le papier dominoté.

 

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