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La justice « restaurative » : instaurer un dialogue entre victimes et condamnés

©Pascal Bastianaggi

C’est une première en Polynésie : la justice « restaurative ». Celle-ci consiste à mettre, face à face, des auteurs de délits et des victimes du même type de délits afin qu’un dialogue s’instaure entre les deux parties. Cette rencontre permettrait de démonter le mécanisme qui a poussé les auteurs du délit à passer à l’acte, d’en montrer ses conséquences, et ainsi d’éviter la récidive. Quant aux victimes, cela leur permettrait de mieux vivre avec le traumatisme engendré par leur mésaventure. Se reconstruire.

Les victimes d’agressions, de cambriolage où autres faits marquants ont parfois du mal à reprendre normalement le cours de leur vie. Les auteurs de ces délits ont, de leur coté, parfois du mal à expliquer leur geste et à en mesurer les conséquences. Ainsi, pour permettre aux intéressés de s’exprimer sur leurs émotions, leurs ressentis et sur les répercussions de l’infraction subies ou commises, il a été mis en place un dispositif permettant aux principaux intéressés de dialoguer : la justice « restaurative ».

Sandrine Hoffmann, conseillère au Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation (Spip), et Herenui Cave-Germain, médiatrice et missionnée par l’Association Polyvalente d’Aides Juridictionnelles de Polynésie (Apaj), ont toutes deux été chargées de mettre en place ce dispositif en Polynésie.

Ces rencontres se font sur la base du volontariat et restent strictement confidentielles. Elles permettent aux auteurs des infractions de se responsabiliser et aux victimes de se reconstruire, comme l’explique Herenui Cave-Germain.

Si les deux femmes seront présentes lors des entretiens, elles seront accompagnées de deux membres « de la communauté ». En quelque sorte des représentants de la société civile qui refléteront l’avis ou le ressenti de la population. Les explications de Sandrine Hoffmann, du Spip.

Pour Herenui Cave-Germain, si ces rencontres ont pour but de permettre aux victimes de se reconstruire, elles sensibilisent aussi les auteurs des malveillances aux répercussions de leurs actes.

Les principaux concernés, victimes et contrevenants, seront quatre dans chaque groupe à pouvoir s’exprimer librement. Et cela durant les cinq séances que dureront les échanges, étalés sur plusieurs mois. Une sixième séance de bilan sera tenue à l’issue.

La première rencontre mettra autour d’une table les auteurs et les victimes de vols. Mais d’autres thématiques pourront être abordées par la suite en fonction des demandes : violence conjugales, violences routières ou autres…

Si des personnes sont intéressées par cette démarche et tiennent à apporter leur pierre à l’édifice, elles peuvent contacter Herenui Cave-Germain ou Sandrine Hoffmann au 87 36 19 32.

 

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