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La Polynésie dans le concert mondial pour la préservation des aires marines

impac3Tearii Alpha Ministre des ressources marines a participé cette semaine à Ajaccio aux journées internationales des aires marines protégées, en présence de 19 ministres, des ambassadeurs et de nombreux représentants d’organisations internationales, mais aussi des bailleurs de fonds, des scientifiques, des gestionnaires d’aires marines protégées, au total 1500 participants venus de près de 90 pays.

Tous insistent sur l’urgence d’agir pour la préservation de la biodiversité mais aussi des ressources fossiles et minérales. Ils insistent en effet sur la nécessité de « l’urgence de l’action, de la mobilisation » générale et veulent rappeler à tous les États leurs engagements vis-à-vis de la biodiversité marine, en particulier ceux pris dans le cadre des Nations Unies. « La santé des océans est essentielle pour le maintien de la vie sur l’ensemble de la planète « , rappellent les ministres dans le document final intitulé « Le message d’Ajaccio », délivré au monde samedi 26 octobre 2013.

Ces derniers se déclarent donc « préoccupés par le fait qu’avec moins de 3 % des océans couverts par des AMP, le niveau de protection nécessaire est encore loin d’être atteint ». Surtout si l’on ne prend en compte que les parcs marins, réserves et autres zones vulnérables à préserver qui disposent réellement d’un plan de gestion et de moyens suffisants pour faire respecter leurs réglementations sur et sous l’eau. Le chemin qui reste à parcourir est considérable pour préserver la biodiversité menacée par les pollutions et les exploitations sauvages des océans.

Présent pour représenter la Polynésie française et le Président Gaston Flosse empêché qui avait prévu de s’y rendre, Tearii Alpha a d’abord rappelé dans son discours que la Polynésie française est éminemment « maritime » puisqu’elle compte 118 îles disséminées sur 5 millions de km² d’océan, et qu’avec 20% des atolls du monde elle détient à elle seule 15 000 km² d’écosystèmes coralliens très diversifiés qui font de la Polynésie française un réel « hotspot » de la biodiversité mondiale.

Tearii Alpha a souligné le capital immense que représente ce territoire maritime pour la recherche et le développement : «Ainsi, depuis de nombreuses années, la Polynésie française s’est clairement engagée dans la gestion durable de ses richesses bleues. Nous avons mis en place des aires marines protégées lagonaires depuis 1971, certaines font aujourd’hui partie du réseau des réserves de biosphère de l’UNESCO et de RAMSAR. L’ensemble des 5 millions de km² des eaux polynésiennes sont sanctuaires pour les mammifères marins et pour les requins, Dès le départ nous avons souhaité mettre notre population au cœur de ces processus, conscient de l’importance des savoirs locaux et de l’importance culturelle de la mer pour les Polynésiens. De plus nous avons orienté notre gestion des pêches sur des pratiques responsables de petits longliners. La senne et le chalutage étant interdits. »

Le rahui, exemple de la gestion traditionnelle de l’économie bleue

« Aujourd’hui, c’est vers l’avenir que nous regardons, conscients de nos richesses et de nos responsabilités. Aussi, j’ai le plaisir de vous faire part de la volonté du gouvernement de contribuer à l’atteinte des objectifs de Aichi et de créer rapidement une large aire marine protégée et gérée de près de 700 000km² aux Marquises dont le processus est déjà engagé. Cette aire marine protégée et gérée se fondera sur une volonté de préserver un patrimoine exceptionnel que nous espérons bientôt reconnu par l’UNESCO, mais également sur un développement durable au profit des populations», a encore expliqué Tearii Alpha.

Le Ministre des ressources marines qui a plaidé pour un développement intelligent, raisonné et mesurés des espaces maritimes, en accord avec les populations qui y vivent,  a également rappelé l’héritage encore vivant de la gestion traditionnelle de la ressource  en Polynésie française : « La Polynésie française est ponctuée d’exemples de gestion traditionnelles de ses ressources « les rahui » qui ont démontré leur efficacité. Egalement, conscient de l’enjeu de valoriser nos savoirs traditionnels, je souhaite rappeler le relationnel entre connaissances empiriques et sciences occidentales que nous avons instauré et qui sera renforcé par une structure novatrice mêlant les deux : l’académie des sciences patrimoniales et modernes. La force de la culture comme vecteur d’identité n’est plus à démontrer. Mais à l’heure ou l’économie bleue s’avère être l’un des moteurs de développement majeur de demain, il est pour la Polynésie française une priorité, celle de ne pas oublier l’héritage de nos ancêtres et ainsi rappeler que la culture doit être prise en compte dans toutes politiques de protection des océans. »

D’après communiqué de la Présidence

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